Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

SERVICES PUBLICS

31 Décembre 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

François Bayrou : un positionnement très modéré sur la fonction publique et les services publics

Au cours des dernières années, le nouveau Premier ministre a eu l'occasion de critiquer les projets d'Emmanuel Macron en matière de fonction publique. Il a notamment déploré la logique “arithmétique” des suppressions de postes du premier quinquennat. “Je n'aime pas qu'on cible la fonction publique”, avait-il aussi déclaré en réaction aux propos tenus en 2015 par Emmanuel Macron à l'encontre du statut. Le président du Modem estimait toutefois nécessaire de “changer la manière” dont “est organisée” la fonction publique.   

Nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre, François Bayrou, le 4ᵉ locataire de Matignon depuis le début de l'année, parviendra-t-il à restaurer le dialogue entre l'État et les syndicats de la fonction publique ? Et ce, alors que l'expérience du gouvernement Barnier a été (aussi courte fut-elle) l'objet de relations particulièrement tendues du fait des propos et projets polémiques du ministre sortant Guillaume Kasbarian, en particulier, notamment, sur la question de l'absentéisme des fonctionnaires. Au cours des dernières années, le nouveau Premier ministre a adopté un positionnement modéré à propos des services publics et de la fonction publique. Reste à savoir si le contexte budgétaire lui permettra de tenir une ligne modérée. 

Par le passé, le président du Modem a eu l'occasion de critiquer la politique et les ambitions du président de la République, Emmanuel Macron, en matière de fonction publique. Au cours du premier quinquennat, le maire de Pau avait pointé du doigt l'objectif fixé par le chef de l'État de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique. Cette ambition présidentielle avait été abandonnée à la suite de la crise des Gilets jaunes qui avait fait ressortir un besoin de renforcement des services publics sur le terrain. 

Une logique “arithmétique” sans “aucun sens”

Cette logique “arithmétique n'a aucun sens”, avait ainsi critiqué François Bayrou en janvier 2019 sur France Inter. “La question du nombre a pollué depuis des décennies la réflexion sur l'action publique”, avait-il développé avant d'ajouter que la question “n'est pas tant des moyens” tout en concédant le besoin de faire des économies. “Par exemple, je pense qu'on a le devoir d'inventer une présence de l'État dans des chefs-lieux de canton aujourd'hui abandonnés, mais on n'est pas obligés d'avoir toutes les administrations qui ont chacune un bureau l'un à côté de l'autre”, avait à l'époque souligné l'ancien ministre de la Justice. 

4 ans plus tôt, en septembre 2015, François Bayrou avait aussi déploré une sortie polémique sur les fonctionnaires de celui qui allait devenir son allié politique. “Je n'aime pas qu'on cible la fonction publique”, avait ainsi déclaré le centriste sur RTL, en réaction aux propos tenus par Emmanuel Macron sur le statut. “La justification d'avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable”, avait déclaré celui qui était alors ministre de l'Économie de François Hollande. 

Une organisation de la fonction publique à revoir

Tout en regrettant des “jugements de milieux privilégiés” à l'égard de la fonction publique, François Bayrou avait toutefois jugé nécessaire de “changer la manière” dont elle “est organisée”. “Ce qui me frappe, c'est à quel point tout cela est verrouillé, impossible de faire des évolutions de carrière. Si vous êtes fonctionnaire de catégorie C, on peut vous trouver très bien mais c'est impossible de vous confier des responsabilités, pour des salaires extrêmement modestes”, avait-il alors constaté. 

Le nouveau Premier ministre aura dans tous les cas rapidement à préciser les ambitions de son gouvernement pour la fonction publique, et s'il souhaite notamment relancer la réforme préparée par Stanislas Guerini avant la dissolution de l'Assemblée nationale. Celle-ci prévoyait notamment un développement de la rémunération au mérite dans la fonction publique. Un premier signe des ambitions de François Bayrou pourrait déjà être donné dans le cadre du budget 2025, qu'il aura la lourde tâche de préparer, à la suite de la censure du gouvernement Barnier. 

Une question se reposera rapidement au gouvernement Bayrou : comptera-t-il baisser l'indemnisation des agents publics durant leurs arrêts maladie, comme le souhaitait le gouvernement Barnier ? Le tout, via une augmentation du nombre de jours de carence et un abaissement du taux de remplacement de la rémunération des agents publics durant leurs arrêts maladie de courte durée. Le Sénat, dominé par la droite, promet déjà, en tout cas, de remettre sur la table ces mesures dans le cadre du budget. 

ACTEURS PUBLICS : article publie le vendredi 13 decembre 2024 & Bastien Scordia

Les hauts fonctionnaires “au placard” dans le viseur de François Bayrou 
En mai 2021, sur BFM TV, le président du Modem avait ciblé les “hauts fonctionnaires au placard”. Il y voyait le “signe d’un État qui ne marche pas depuis des décennies” avec “des systèmes de recrutement qui ne sont pas les bons”. “Les gens qui occupent ces fonctions sont des femmes et des hommes de qualité, avec le souci du bien public mais ils sont dans une organisation qui les empêche de faire leur travail, c’est-à-dire qu’ils ont été enlevés de l’exercice de la responsabilité et ont été mis dans une cache pour les protéger même s’ils ne rendent plus le service qu’on attend d’eux”, avait développé François Bayrou

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article