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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

REMUNERATION

25 Janvier 2025 , Rédigé par FO Services Publics 51

L’idée d’un recentrage de la prime de pouvoir d’achat des fonctionnaires fait son chemin

Lors de ses échanges avec les syndicats, le nouveau ministre de la Fonction publique a évoqué l’hypothèse de revenir sur la suppression de la prime Gipa décidée par son prédécesseur, Guillaume Kasbarian. Piste avancée : un recentrage sur les seules catégories B et C. Une perspective qui fait réagir notamment les enseignants, lesquels craignent leur exclusion du champ des bénéficiaires de cette indemnité de pouvoir d’achat.

La garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa) va-t-elle être rétablie dans la fonction publique ? Selon des remontées syndicales, Laurent Marcangeli a évoqué l'hypothèse de revenir sur la suppression, décidée par son prédécesseur au ministère de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, de cette indemnité de pouvoir d'achat des agents publics. Le nouveau ministre a évoqué cette piste lors de ses échanges bilatéraux avec les syndicats, sans pour autant prendre d'engagement ferme sur le sujet.

Pour la première fois depuis sa création en 2008, en effet, cette indemnité n'a pas été versée aux agents publics en 2024. Le gouvernement Barnier avait mis en avant une logique d'économies et pointé aussi le mode de calcul de cette prime, qui profite surtout aux catégories A et donc peu aux agents publics les moins bien payés, à savoir principalement ceux de la catégorie C.

Cette prime, pour rappel, vise précisément à relever le niveau de rémunération des agents publics lorsque leur traitement indiciaire brut a évolué moins vite que l’indice des prix à la consommation, avec comme période de référence les quatre dernières années. Dans ce cas, un certain montant indemnitaire – équivalent à la perte constatée de pouvoir d’achat – est versé à chaque agent public concerné.

Une prime pour les plus petits salaires ? 

Changement de braquet aujourd'hui de la part de Laurent Marcangeli qui, dans une logique d'apaisement avec les syndicats, a “ouvert la porte à revenir partiellement” sur la suppression de la Gipa, relate Pascal Kessler, de la FA-FP, à l'issue de son échange avec le ministre. 

Ce dernier a ainsi évoqué la possibilité de recentrer uniquement la prime Gipa sur les agents des catégories B et C. “Il nous a parlé de ne la maintenir que pour les petits salaires”, confirme Benoît Teste, de la FSU, à l'issue de sa rencontre avec le nouveau ministre. Une hypothèse toutefois “évoquée avec prudence”, ajoute de son côté Stanislas Gaudon, de la CFE-CGC.

Certes, un tel recentrage permettrait de limiter la facture que représente le versement de cette prime pour l‘État. Mais il exclurait aussi un large pan d'agents publics de ses bénéficiaires. Et ce en particulier dans la fonction publique d'État, pour les enseignants en fin de carrière notamment, dont le traitement n'évolue plus, qui ont atteint le plafond de leur grade et pouvaient jusqu'alors prétendre au bénéfice de la Gipa. Ce ne serait plus le cas si la prime venait à être recentrée sur les catégories B et C. 

Les revalorisations générales considérées comme plus égalitaires

L'hypothèse d'un recentrage de la prime évoquée par le ministre fait donc tiquer les syndicats. “Tout imparfaite qu'elle soit, la Gipa permettait au moins de maintenir l'idée qu'on ne perd pas trop en pouvoir d'achat, explique Benoit Teste. Le fait de ne pas la verser pour ce qui est considéré comme les hauts salaires, les catégories A et notamment les enseignants en fin de carrière, ne serait pas un bon signal et contribuerait une fois de plus à tasser les grilles.” 

Christian Grolier, de Force ouvrière, se montre plus critique encore : “La Gipa ou un système alternatif n'est en aucun cas la bonne réponse pour solutionner l'inflation, et ce encore moins si le nouveau dispositif exclut deux tiers des effectifs de la fonction publique d'État, c'est-à-dire les agents de catégorie A, notamment les enseignants.” 

Aux yeux du syndicaliste, le “seul moyen” de compenser l’inflation reste au contraire d’indexer annuellement le point d'indice des agents publics sur celle-ci.

À l'automne, lors de l'annonce de la non-reconduction de la Gipa en 2024, les syndicats considéraient déjà que sa suppression ne pourrait être compensée que par des revalorisations générales. Un appel que les représentants du personnel renouvellent donc aujourd'hui. “La priorité reste la refonte de l'architecture des grilles pour donner des perspectives et mettre fin à leur tassement”, abonde Stanislas Gaudon, de la CFE-CGC.

Lors de ses vœux au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), le 8 janvier, Laurent Marcangeli a d’ailleurs affirmé vouloir agir sur les rémunérations des agents publics, avec un “plan de travail à moyen et long termes”. Objectif affiché par le nouveau ministre : “ouvrir des sujets de fond comme l'évolution des métiers et carrières avec la refonte des grilles indiciaires par exemple”. Il lui reste désormais à préciser ses intentions.

acteurs publics : article publie le mardi 14 janvier 2025 & Bastien Scordia

 

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