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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

FONCTION PUBLIQUE

26 Juin 2017 , Rédigé par FO Services Publics 51

FONCTION PUBLIQUE

La Fonction publique n’aura pas son secrétariat d’État

 

Le chef de l’État n'a pas nommé, à l'occasion du remaniement du 21 juin, de secrétaire d’État à la Fonction publique pour épauler le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Un tel geste était pourtant attendu par le petit milieu de la fonction publique, qui n'avait déjà pas beaucoup apprécié son rattachement à Bercy le 17 mai.

 

Il n'a pas cédé. À l'occasion du remaniement gouvernemental du 21 juin, le président de la République, Emmanuel Macron, n'a pas nommé de secrétaire d’État à la Fonction publique pour épauler le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, malgré de nombreux appels de ténors du secteur. Le petit monde de la fonction publique semblait unanime sur la nécessité d'un secrétaire d'État ad hoc : les quelque 5,6 millions de fonctionnaires devaient, de l’avis général, bénéficier d’un interlocuteur à part entière, en plus du ministre Gérald Darmanin, qui chapeaute à la fois le budget de la nation, la réforme de l’État et la fonction publique.

Le remaniement du 21 juin risque de faire tiquer encore un peu plus les organisations syndicales, qui n'avaient déjà pas beaucoup apprécié l'architecture ministérielle retenue lors de la nomination du premier gouvernement Philippe – opérée le 17 mai dernier – et maintenue sous le second. La formation de la première équipe avait fait disparaître le libellé “Fonction publique”. Une première et une petite transgression qui n’avait échappé à personne. En lieu et place d'un ministère de plein exercice, le Président Macron avait décidé d'arrimer cette thématique à Bercy, comme du temps d’Éric Woerth, nommé ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique en mai 2007 par Nicolas Sarkozy. Mais à l'époque, ces derniers avaient profité de l'après-législatives pour nommer un secrétaire d’État auprès d’Éric Woerth, chargé de la Fonction publique : le centriste André Santini.

Vision comptable

Comme en 2007, les syndicats de fonctionnaires n’avaient pas beaucoup apprécié ce mariage Fonction publique-Budget, estimant qu’il procédait d’une vision comptable de la fonction publique. Le maire UDI de Sceaux et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), Philippe Laurent, qualifiait même cette suppression d’“erreur” et l’ancienne ministre de la Fonction publique, de la Décentralisation et de la Réforme de l’État de François Hollande, Marylise Lebranchu, parlait d’un “signe négatif adressé (aux) fonctionnaires”.

L’absence de secrétariat d’État crée de fait une absence de visibilité pour la fonction publique assez symbolique, mais peut aussi poser des difficultés en termes de portage politique au quotidien. Et ce d'autant plus que la taille des cabinets des ministères de plein exercice a été réduite de 15 à 10... Les sujets à traiter vont pourtant être nombreux car Emmanuel Macron, ancien inspecteur des finances issu de l'ENA, a prévu un programme conséquent en matière de fonction publique, à la différence de son prédécesseur, François Hollande.

Programme ambitieux

Le jeune Président a promis, lors de sa campagne électorale, de bousculer le secteur et de mettre en place de nombreuses mesures pour les agents publics, et notamment une vaste politique de déconcentration et d'individualisation RH. Une politique de rupture. Emmanuel Macron a aussi annoncé la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires et le rétablissement du jour de carence. Sans parler d'une réforme sensible de la haute fonction publique. Ces priorités affichées par le chef d’État ont déjà été pour partie relayées aux organisations syndicales par le ministre Darmanin lors de réunions bilatérales tenues à la fin du mois de mai.

Le ministre devra donc porter ces dossiers seul devant les instances de dialogue social du secteur public, mais aussi poursuivre ceux du précédent quinquennat, tel le complexe protocole sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR), il est vrai largement sur les rails. Dans les prochaines semaines, le programme de Gérald Darmanin promet déjà d’être bien chargé en matière de finances publiques. La Cour des comptes doit, en effet, remettre début juillet son audit du budget de l’État, qui dira si oui ou non le déficit public dépassera les 3 % du PIB. Des mesures d’économies pourraient même être dévoilées par le gouvernement au lendemain de la présentation du rapport des sages de la Rue Cambon. Viendra ensuite la longue et fastidieuse préparation du projet de loi de finances pour 2018 et le texte de loi sur le droit à l’erreur. Il va falloir jongler avec l'agenda...

ACTEURS PUBLICS : mercredi 21 JUIN 2017 & PIERRE LABERRONDO

Réactions modérées des syndicats de fonctionnaires 
Les organisations syndicales du secteur public attendaient avec impatience la création d'un secrétariat d'État à la Fonction publique. Leur vœu n'a pas été exaucé mais les représentants syndicaux restent modérés dans leurs récations. “Nous le regrettons mais nous allons poursuivre les travaux avec Gérald Darmanin [...] il n'y a pas de raison que les chantiers n'avancent pas en faveur des agents du secteur public”, affirme Luc Farré, secrétaire général de l'Unsa Fonction publique. “Cela ne nous surprend pas forcément, explique de son côté Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique. Le ministre de l'Action et des Comptes publics (Gérald Darmanin, ndlr) nous avait dit, lors d'une réunion bilatérale, qu'il souhaitait s'investir pour la fonction publique mais la question sera maintenant de savoir s'il pourra tenir ses engagements avec ses larges portefeuilles 

 

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