REMUNERATION

26 Avril 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

20 % des agents de la fonction publique souhaiteraient travailler plus pour gagner plus

Selon une étude du ministère de la Fonction publique, 1 agent public sur 5 aimerait bien “travailler plus d’heures avec une hausse de (sa) rémunération”. C’est dans la fonction publique territoriale que l’on trouve la proportion la plus importante d’agents à vouloir travailler davantage. Ce versant concentre en effet les métiers les moins qualifiés et les moins rémunérateurs.

Voilà une étude qui ne manquera pas d'être commentée, à quelques mois de la présentation par le gouvernement Attal d'une nouvelle réforme de la fonction publique, réforme qui entend notamment développer la rémunération au mérite des agents publics. Selon une étude publiée par la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) jeudi 28 mars, un agent public sur 5 souhaiterait “travailler plus pour gagner plus gagner plus”, pour reprendre le fameux slogan de l'ère Sarkozy. Cette étude s'appuie sur les données de l'enquête déclarative “Emploi” de l'Insee.

Plus précisément, 20 % des agents publics ont déclaré vouloir “travailler plus d'heures avec une hausse de rémunération” en 2021-2022. Une proportion inférieure à celle des salariés du secteur privé (27 %). À noter que 5 % des agents publics interrogés préféreraient l’option d’une baisse de leur temps de travail et de leur rémunération, mais surtout que les 79 % restants d'agents publics interrogés ne choisissent “aucune des deux propositions” .

C'est sans surprise dans la fonction publique territoriale que l'on trouve la part la plus importante d'agents à vouloir travailler plus, à savoir 23 %, contre 17 % dans l'hospitalière et 16 % à l'État. “Ce souhait de travailler davantage dans la territoriale s'explique pour partie par l'exercice de métiers en moyenne moins qualifiés et moins rémunérateurs”, explique la DGAFP, en référence à la forte proportion d’emplois de catégorie C dans les collectivités, les agents de cette catégorie étant les moins bien payés de la fonction publique.

Autre facteur explicatif avancé par la direction : la “plus forte proportion”, dans ce versant, d'emplois en contrat à durée déterminée (CDD), “souvent associés à une durée hebdomadaire de travail faible”.

Demande plus fréquente dans les métiers les plus précaires et les moins qualifiés

Au-delà de la catégorisation par versants, la DGAFP dresse aussi le profil des agents publics qui souhaitent travailler plus et donc être mieux rémunérés. C'est le cas notamment les contractuels en CDD, un type de contrat “très rarement choisi et souvent à temps partiel”. Ainsi, 34 % de ces contractuels souhaitent travailler davantage, contre 18 % des contractuels en CDI et 17 % des fonctionnaires.

Rémunération au mérite des fonctionnaires : qu’en est-il chez nos voisins européens ?

Ce souhait, par ailleurs, est “plus fréquent parmi les jeunes, les hommes et les parents isolés”, indique la direction. Par exemple, 22 % des hommes agents publics l’expriment, contre 19 % des femmes de la fonction publique. Dans le détail, ce souhait de travailler plus est exprimé par 29 % des agents de moins de 30 ans, 21 % des agents de 30 à 49 ans et 15 % des 50 ans et plus.

Les agents qui exercent des métiers moins qualifiés et donc moins rémunérateurs sont aussi “plus volontaires pour augmenter leur volume de travail et la rémunération associée”, ajoute la DGAFP. À titre d'exemple, 29 % des ouvriers de la fonction publique souhaitent travailler plus, tout comme 26 % des agents de service ou des employés administratifs et 25 % des aides-soignants et professions assimilées. À l'inverse, seuls 13 % des cadres publics – les emplois censés être les mieux payés de la fonction publique – souhaitent travailler davantage.

ACTEURS PUBLICS : article publie le vendredi 29 mars 2024 & BASTIEN SCORDIA

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