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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

PETITE ENFANCE

12 Août 2022 , Rédigé par FO Services Publics 51

Des mesures d’urgences pour aider aux recrutements

Avec le doublement des crédits pour le plan Ambition-Enfance-Egalité, le financement d’un observatoire du bien-être au travail, ou le lancement d’une campagne de valorisation des métiers de la petite enfance… Le nouveau ministre Jean-Christophe Combe prend des engagements.

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Le 11 juillet 2022, la Caisse nationale des allocations familiales a restitué au Comité de filière petite enfance les résultats de l’enquête sur la pénurie de professionnels qu’il lui avait commandée. Cette restitution s’est faite en présence de Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Pour cette enquête, 16 000 crèches ont été sollicitées du 31 mars au 16 mai 2022. La moitié ont répondu. « Il nous fallait des chiffres pour négocier avec l’Etat et la Cnaf au moment de la Convention d’objectifs et de gestion (COG) » explique Elisabeth Laithier, présidente du comité de filière. Et ces chiffres, justement, sont alarmants.

La moitié des crèches touchées

48,6% des répondants déclarent un manque de personnel auprès des enfants. « 8 908 postes auprès des enfants sont déclarés durablement vacants ou non remplacés à la date du 1er avril 2022, soit entre 6,5% et 8,6% de l’effectif total de professionnel auprès d’enfants », récapitule la Cnaf. Des difficultés qui varient de 1 à 9 selon les départements, la région Ile-de-France concentrant 41% des difficultés.

« Les territoires de première couronne parisienne, de Paris, du Rhône et de la Guyane apparaissent particulièrement exposés au phénomène de pénurie […] dans des proportions de 30 à 60% supérieures au reste du territoire national », révèle l’enquête. En Ile-de-France, cela représente 3 639 équivalents temps plein (ETP) auprès d’enfants. En Auvergne-Rhône Alpes, 1 057 ETP, et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 752 ETP.

Au minimum, 45% des besoins de recrutement concernent des postes d’auxiliaires de puériculture et 17%, des postes d’éducateurs de jeunes enfants (EJE). Une difficulté de fonctionnement majorée par le fait qu’une crèche sur dix en moyenne ne parvient pas à recruter aux postes de direction, avec 1 623 postes actuellement ouverts.

Vers une gestion prévisionnelle des besoins

Face à un tel constat, le ministre n’est pas resté de marbre. Il a tout d’abord rassuré sur le fait qu’il était « très clairement, le ministre en charge de la petite enfance et des familles » et a tenu à rappeler à quel point l’accueil de la petite enfance était « essentielle pour notre cohésion sociale et la lutte contre les inégalités de destin ». Il s’est réjoui qu’avec cette enquête, « une étape fondamentale » soit « franchie […] vers la construction d’une gestion prévisionnelle des besoins en professionnels de la petite enfance ».

Il en a profité pour annoncer plusieurs mesures immédiates afin de répondre à la crise du recrutement :

  • Le report de l’entrée en vigueur des dispositions de la réforme des services aux familles (Norma) qui devaient s’appliquer à la rentrée de septembre et que la pénurie de professionnels empêche de mettre en place.
  • La publication d’ici la fin du mois de juillet de l’arrêté relatif aux personnels de crèche qui permettra d’ouvrir l’exercice en crèche à de nouveaux profils. Un arrêté qui ne fait pas consensus auprès des professionnels de la petite enfance.
  • Le déblocage de 500 000 € pour un accompagnement du Comité de filière sur 18 mois par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail vers la construction d’un observatoire de la qualité de vie au travail dans la petite enfance. Un observatoire que le comité de filière appelait de ses vœux.
  • Le doublement des crédits locaux disponibles pour le plan Ambition-Enfance-Egalite, qui passeront de 3 à 6 millions d’euros, afin de financer l’analyse des pratiques pour l’ensemble des modes d’accueil.
  • Le déblocage de 2 millions d’euros pour financer une campagne de promotion et de valorisation des métiers de la petite enfance. « Chacun d’entre vous individuellement, et tous collectivement méritez plus qu’amplement l’hommage que cette campagne vous rendra » a-t-il ajouté.

Jean-Christophe Combe a également promis de sensibiliser « dans les prochains jours », le ministre de l’Education nationale et la présidente de Régions de France à propos des résultats de cette enquête. Il rencontrera « à la rentrée », les comités départementaux des services aux familles pour leur rappeler l’importance de leur mission de recensement des besoins à venir en termes de professionnels de l’accueil, « pour prévenir tout retour de telles tensions de recrutement ». Une façon de souligner, en creux, leur inefficacité en la matière jusqu’à présent ?

LA GAZETTE DES COMMUNES – Article publié le mercredi 27 juillet 2022 & Michèle Foin 

 

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