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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

Publié depuis Overblog

18 Janvier 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

Le gouvernement sonde les citoyens pour définir les priorités de l’intelligence artificielle

Le comité d’experts en intelligence artificielle (IA) installé en septembre par la Première ministre, Élisabeth Borne, a lancé une consultation citoyenne sur l’application Agora. Il souhaite recueillir l’avis des citoyens pour nourrir ses travaux et aider le gouvernement à placer le curseur au bon endroit entre une stratégie résolument volontariste de l’utilisation de l’IA générative et une stratégie plus prudente vis-à-vis des usages et des données collectées.

Le ministre de la Transformation publique, Stanislas Guerini, ne s’en cache pas, l’IA générative est selon lui un gisement prometteur de productivité et d’amélioration des rapports entre agents et usagers. Mais les Français sont-ils du même avis ? Sont-ils aussi enthousiastes ou plus prudents, voire méfiants ? Pour le savoir, le gouvernement Borne a lancé une consultation en ligne sur l’application mobile Agora, lancée en septembre pour tenter de remettre un peu de participation citoyenne dans le fonctionnement de notre démocratie.

“Depuis quelque temps, les IA génératives telles que ChatGPT, Midjourney ou Stability sont mises sur le devant de la scène en créant du texte, des images et des vidéos à partir d’instructions simples. L’émergence de ces IA soulève de nombreuses questions dans les domaines de l’éthique, du travail, de l’économie, de la productivité ou encore de la souveraineté, note la direction interministérielle de la fonction publique dans un message publié mercredi sur les réseaux sociaux pour promouvoir la consultation. Votre opinion compte pour établir les fondements et définir les règles encadrant l’IA, ainsi que pour comprendre vos attentes et préoccupations vis-à-vis de cette technologie émergente.”

Stanislas Guerini : “Une automatisation aveugle serait source de déshumanisation de nos services publics”

Les Français sont invités à prendre cinq minutes de leur temps pour répondre à 14 questions et donner leur avis autour de grandes thématiques liées à l’intelligence artificielle (IA), et en particulier l’IA générative : utilisations dans le service public, rapport au travail, collecte et traitement des données, risques pour la démocratie… 

En creux, le questionnaire vise d’abord à prendre le pouls de la population et connaître son positionnement vis-à-vis de ces nouveaux outils, en général entre inquiétude, enthousiasme, indignation, anxiété, curiosité ou simple indifférence. Et à sonder le degré de leurs craintes ou non vis-à-vis d’une dévalorisation, voire d’une disparition de leur emploi.

Priorités pour le secteur public

Le gouvernement interroge surtout les citoyens sur les domaines dans lesquels il devrait investir en priorité pour développer l’IA : la santé, pour le dépistage, la prévention, le suivi des traitements ; l’éducation, pour l’individualisation de l’enseignement ou l’appui aux élèves ; la sécurité, pour l’analyse de données dans une enquête ou détecter des infractions ; la finance, pour détecter des fraudes ; ou bien encore l’emploi, les transports, la justice et la culture.

Mais aussi sur ceux qu’il devrait réguler en priorité. “À quelles conditions le gouvernement devrait-il accompagner le développement de l’IA”, leur est-il d’ailleurs demandé. Que ce soit en informant les citoyens sur les données collectées et traitées, en prévoyant des moyens de recours et de vérification humaine des traitements, en régulant de manière prudente, ou en laissant plutôt des marges de manœuvre aux entreprises pour qu’elles mettent en place leurs propres procédures d’audit et de contrôle.

En bref, le gouvernement demande aux participants de trancher entre une position résolument positive d’encouragement du développement de l’IA générative, quelles qu’en soient les conséquences, et une position plus réservée consistant à réguler dès maintenant ses usages “au risque de retarder ou d’empêcher l’émergence d’outils français ou européens”.

Le gouvernement s’entoure d’un comité d’experts afin d’établir sa stratégie autour de l’IA générative

La dernière partie du questionnaire cherche enfin à poser les bases d’une doctrine de collecte et de traitement des données personnelles par le secteur public. Là encore, il est demandé aux citoyens de se positionner sur une échelle allant de l’utilisation la plus réduite et encadrée possible à une exploitation beaucoup plus massive, du moment que cela “peut améliorer nettement (leur) expérience en tant qu’usager(s)”.

Le questionnaire court encore jusqu’au 10 janvier. Ses conclusions nourriront les réflexions du comité d’experts de l’IA installé par la Première ministre en septembre pour l’aider à bâtir sa stratégie pour l’IA générative.

ACTEURS PUBLICS : article publie le jeudi 21 décembre 2023 & EMILE MARZOLF

 

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