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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

CONFINEMENT

15 Avril 2020 , Rédigé par FO Services Publics 51

A situation exceptionnelle, télétravail exceptionnel dans la fonction publique

 

Le télétravail en période de confinement était au programme d’un webinaire (séminaire en ligne) organisé par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), mardi 7 avril. Les enseignements tirés de cette période exceptionnelle nourriront à coup sûr les réflexions à venir sur ce mode d’organisation. 

Comment organiser le télétravail dans la fonction publique en période de confinement ? Tel était le thème du webinaire (séminaire en ligne) organisé mardi 7 avril par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Depuis la mi-mars et la mise en place des mesures de confinement, le travail à distance est en effet devenu la “règle impérative” pour les agents publics, à l’exception, bien entendu, de ceux dont la présence est requise pour assurer la continuité des services publics. Une situation qui n’est pas sans poser une série de problématiques.

Qu’elles mettent en place pour la première fois cette modalité de travail ou qu’elles se soient déjà engagées dans une telle démarche, les administrations sont profondément bousculées par les mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire. À situation exceptionnelle, télétravail exceptionnel donc.

“Nous ne sommes pas dans un cadre de télétravail normal, il est important de le préciser et que l’encadrement en ait conscience”, a souligné Karine Babule, chargée de mission à l’Anact, lors de ce webinaire auquel plus de 1 500 personnes s’étaient inscrites, notamment des encadrants.

Souplesse de l’employeur

“Le confinement lié au Covid-19 nous a coupé l’herbe sous le pied, car nous devions débuter le 1er avril une expérimentation du télétravail”, a témoigné à cette occasion Louise Harguinteguy, directrice des ressources humaines de la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Une collectivité de 2 200 agents passée dans l’urgence au télétravail avec 34 % d’agents télétravailleurs environ depuis le 16 mars, contre 0 % auparavant. 

“Les agents étaient loin d’être tous sensibilisés à ce télétravail dans l’urgence, il était donc important de leur dire de ne pas culpabiliser, a-t-elle souligné. Le télétravail en temps de confinement, ce n’est pas le télétravail classique.” Et de préciser que la ville de Montreuil a fait montre de souplesse s’agissant de “toutes les règles qui avaient pu être préparées en matière d’ergonomie, de respect des temps de vie professionnelle ou personnel ou d’organisation du télétravail de façon générale”. 

“Nous avons dit aux agents qu’il fallait, dans la mesure du possible, pouvoir respecter les règles fixées pour notre expérimentation, mais nous leur avons aussi dit que ce ne serait pas grave dans le sens inverse”, a poursuivi Louise Harguinteguy. 

5 dimensions essentielles

Pour répondre aux diverses problématiques et de manière à pouvoir “combiner poursuite de l’activité et santé au travail”, l’Anact a développé, lors du webinaire, les “5 dimensions” qui, de son point de vue, doivent être prises en compte concernant la mise en place du télétravail en ces circonstances exceptionnelles. 

À savoir, tout d’abord, “assurer la qualité de vie des agents face à la diversité des configurations des espaces et lieux du télétravail à domicile”, mais aussi “articuler les temps de vie professionnels et personnels lorsque l’on télétravaille à 100 % à domicile”, en famille et en présence des enfants notamment. Ensuite, mettre des équipements à la disposition des agents et, quatrième point, former ces derniers. Enfin, adapter la posture managériale et “maintenir les liens et l’inclusion dans les collectifs à distance”. Autant de dimensions développées sur le site de l’Anact avec une série de pistes d’action en la matière.

Enseignements à tirer

L’Anact a aussi tenu à revenir sur la nécessaire prise en compte par les encadrants des risques liés au télétravail, risques d’autant plus renforcés par la situation de confinement. Sur ce point, l’agence a notamment cité les problématiques d’articulation des temps de travail, d’isolement, de sens et de reconnaissance du travail, de surcharge ou de sous-charge de travail, ou encore de droit à la déconnexion. “Compte tenu du contexte de gestion de crise, le télétravail se fait en quelque sorte aux dépens du droit à la déconnexion”, a souligné la DRH de Montreuil. 

L’Anact en est néanmoins convaincue : les problématiques et difficultés rencontrées dans le cadre de la mise en place du télétravail dans l’urgence s’avéreront utiles dans un proche futur. Des enseignements qui, malgré le caractère exceptionnel de la situation, permettront de nourrir les réflexions sur le télétravail en temps normal au sein de la fonction publique. Et peut-être pousser davantage d’administrations à l’expérimenter dans leur fonctionnement courant. 

acteurs publics : ARTICLE PUBLIE LE jeudi 9 avril 2020 & BASTIEN SCORDIA

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