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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

QUALITE DE VIE AU TRAVAIL

6 Septembre 2023 , Rédigé par FO Services Publics 51

Malgré les habitudes, le bureau individuel tend à disparaître dans la fonction publique

Pour s’adapter aux nouveaux modes d’organisation du travail, le service public doit revoir sa manière d’appréhender l’aménagement de ses locaux et dire aurevoir au sacro-saint bureau fermé.

Dans sa dernière étude, le cabinet spécialisé dans l’immobilier de bureau JLL dresse le panorama des principales tendances en matière d’aménagement de nouveaux locaux dans la fonction publique. Premier constat, les demandes d’aménagements sont en forte augmentation depuis la crise sanitaire. "Une période de mutations multiples qui a permis de dépoussiérer le modèle et la gestion immobilière publics en s’inspirant des évolutions initiées dans le domaine privé", assure Virginie Charrier, expert chez JLL.

Dans les bureaux flambant neufs d’une direction de Bercy, un modèle soft de “flex office”

Alors que le secteur public est historiquement ancré dans de grandes organisations adoptant des aménagements souvent perçus comme obsolètes et peu agiles, il dresse pourtant le même constat que les entreprises privées. Le télétravail raréfie la présence et l’occupation des locaux tandis que les agents éprouvent des difficultés à retourner sur site. On voit poindre dans le même temps de nouvelles pratiques professionnelles qui poussent à la réflexion autour de l’hybridation des espaces de travail, l’intégration de nouveaux outils ou encore une sensibilité accrue aux enjeux environnementaux. D’autre part, moderniser les sites du secteur public devient nécessaire pour répondre aux priorités énergétiques mais également de ressources humaines et d’attractivité. "Nous ne sommes qu’aux prémices de ces réflexions dans le domaine public, constate Virginie Charrier. Cette tendance est amenée à s’intensifier dans les années à venir."

Ne plus opposer public et privé

Le cabinet constate que le décloisonnement des bureaux reste une marche difficile à franchir pour le secteur public dans la mesure où les agents restent très attachés à leur bureau individuel. L’espace personnel fermé traduit encore pour beaucoup la résultante d’une évolution de carrière et la considération d’une organisation envers ses collaborateurs. Pourtant, force est de constater que cette prédominance de bureaux fermés conduit souvent à des espaces perdus, des places inoccupées à la suite de réorganisations de services, des déplacements fréquents, des temps partiels ou encore du télétravail. "Nous avons eu de très bons retours de nos directeurs sur la fin des bureaux cloisonnés, témoigne pourtant Tristan Cazin, secrétaire général d’Expertise France. Pour la plupart d’entre eux, se retrouver au sein de leurs équipes est un vrai plus : ils sont plus proches des collaborateurs avec une facilité d’échange décuplée. La distance créée par la cloison et par la porte fermée s’est estompée."

Le bureau individuel reste encore très majoritaire dans le secteur public

L’un des défis pour la fonction publique est de prendre en compte à la fois les activités mais également la culture inhérente à chaque administration au moment même où il est cependant nécessaire de renverser le modèle d’organisation vers plus de modularité et de flexibilité. Parmi les projets conduits par JLL dans le secteur public, la modularité devient le maître-mot des nouveaux aménagements. Avec la réalisation de surfaces mêlant bureaux ouverts et zones de collaboration, il convient d’ajouter des séparations pour préserver la concentration des uns et des autres mais également de créer des limites visuelles pour casser cette impression de trop grands espaces. Cloisons mobiles, végétales ou encore intégrées à des meubles de rangement les solutions sont multiples pour moduler les espaces en fonction des besoins.

Par ailleurs, à l’heure où chaque mètre carré compte, le parti pris est aujourd’hui de ne plus limiter un espace à un seul usage grâce à une communication sur les pluralités de ces espaces mais aussi par l’utilisation de mobiliers facilement déplaçables et multi-usages. "Les évolutions des modes de travail auront un impact sur notre manière d’occuper nos espaces mais aussi sur les services aux bâtiments, témoigne Emmanuelle Albaric, directrice adjointe de programmes immobiliers à l’Agence française de développement (AFD). 

Par exemple notre restauration qui est internalisée aujourd’hui, le sera également en partie demain. Ce sont des surfaces qui sur une semaine sont sous-utilisées, ce qui implique de repenser en profondeur leurs aménagements". En plus de les ouvrir, l’enjeu est également de moduler les espaces de telle sorte qu’ils puissent être utilisés le plus possible et pas seulement pour leur usage premier.

ACTEURS PUBLICS – ARTICLE PUBLIE LE MERCREDI 30 AOÛT 2023 & MARIE MALATERRE

 

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