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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

QUALITE DE VIE AU TRAVAIL

13 Juillet 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

Améliorer l’organisation du travail des agents pourrait contribuer à prévenir les violences

Le constat est sans appel : les faits de violence envers les agents sont en augmentation, selon les DRH territoriaux interrogés dans le cadre d’une vaste étude réalisée par les élèves de l’Inet. Des faits qui gagnent également en intensité. Impliquer davantage les managers et réfléchir à une meilleure ergonomie des lieux d’accueil du public pourrait permettre de limiter ces malheureux faits divers qui virent parfois au drame.

Les incivilités et violences envers les agents publics ont été mises sur le devant de la scène médiatique ces dernières années, notamment à travers plusieurs drames qui ont touché des professeurs ou agents de l’administration pénitentiaire. Afin d’analyser les tenants et aboutissants d’un phénomène à la fois mal connu et difficile à appréhender, les élèves de l’Institut national des études territoriales (Inet) et l’Association des DRH des grandes collectivités ont interrogé un panel de DRH territoriaux et analysé les bonnes pratiques en matière de gestion de ces violences.

Menaces, violences… Bientôt un plan de protection des agents publics

Il en ressort une étude qualitative poussée qui met en avant plusieurs tendances et formule des recommandations, notamment pour améliorer la prise en charge des agents victimes d’incivilités ou de violences. Les collectivités interrogées mettent en avant 2 causes principales à l’origine des violences. D’une part, un constat général de précarisation des publics, associée à l’évolution de la relation aux usagers et de l’organisation des services. Elles pointent aussi les nouveaux modes de management et d’organisation des services, qui “contribuent à une dilution de la responsabilité». «Celle ou celui qui accueille n’a plus forcément la réponse finale mais en assume la responsabilité vis-à-vis de l’usager”, constatent les auteurs de l’étude.

Ils préconisent alors la réalisation d’un diagnostic de la situation avant de se lancer dans un plan d’action, afin d’éviter de passer à côté des mesures nécessaires. “Le recensement national des violences à l’encontre des agents proposé par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, est très attendu par la plupart des acteurs interrogés”, peut-on également lire.

Plainte, bouton d’alerte, formation : ce que contient le plan de protection des agents de la fonction publique

Pour réduire le risque de violence, les professionnels interrogés proposent aussi de rendre les espaces de travail des agents “propices à la sérénité”. Un aspect qui peut faire sourire, tant les espaces d’accueil du public des administrations peuvent apparaître anxiogènes. L’idée serait alors d’intégrer des réflexions sur l’ergonomie des lieux d’accueil du public en concevant des espaces propices aux échanges.

Parmi les dispositifs qui peuvent fonctionner, l’étude met en avant le développement des sujets de violence contre les agents publics dans les instances de concertation, mais aussi l’incitation des services de chaque niveau de collectivités à contacter la police municipale en cas d’exposition à un risque d’agression.       

Impliquer davantage les managers           

Pour ce faire, l’étude met en avant une nécessaire formalisation des canaux de signalement, en allant même jusqu’à la formalisation d’une procédure de signalement ou de déclaration des agressions. “Il faut surtout permettre à l’encadrant et pas seulement à l’agent victime de l’agression de réaliser ce signalement”, peut-on lire dans l’étude.

Une autre piste consisterait à consolider les données autour de ces signalements dans le rapport social unique (RSU) et d’en faire une base d’échanges avec les partenaires. Si les réponses des collectivités montrent que le phénomène des violences envers les agents est mal objectivé, le sentiment d’une augmentation de ces violences domine et elles gagnent même en intensité.

Dans ce cadre, le suivi des procédures, notamment juridiques, et le besoin d’accélération de leur délai sont des éléments qui sont remontés dans près d’un quart des perspectives d’amélioration des collectivités.

Les auteurs de l’étude estiment alors important de diffuser les procédures existantes en cas d’agression et de prévoir des rappels réguliers pour encourager leur utilisation par les agents. Ces derniers ont aussi besoin d’être accompagnés dans la production des signalements, afin que ceux-ci soient suffisamment détaillés pour garantir des réponses efficaces.                 

acteurs publics : article publie le mercredi 19 juin 2024 & MARIE MALATERRE

 

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