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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

CONCOURS

11 Décembre 2018 , Rédigé par FO Services Publics 51

 

Ce qui motive les jeunes à passer (ou non) les concours de la fonction publique

 

Dans la dernière édition de son rapport annuel sur l’état de la fonction publique, la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) fait un focus sur les raisons de la participation ou non des jeunes aux concours de la fonction publique.

Quelles sont les motivations des jeunes qui participent aux concours de la fonction publique ? C’est le thème du dossier de l’édition 2018 du rapport annuel sur l’état de la fonction publique réalisé par la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et présenté en Conseil commun de la fonction publique lundi 12 novembre. Ce thème de l’attractivité est au cœur de la réflexion en cours sur la fonction publique, le gouvernement ayant concédé aux syndicats l’ouverture de discussions sur le sujet.

Basée sur les résultats d’une enquête menée avec le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq)*, l’étude en question [cliquez ici pour la consulter] révèle que plus d’un jeune sur 10 ayant quitté pour la première fois le système éducatif au cours ou à l’issue de l’année scolaire 2012-2013 et interrogés trois ans plus tard déclarent avoir déjà participé à “au moins” un concours permettant de devenir fonctionnaire. La fonction publique d’État est le versant qui “draine” le plus grand nombre de jeunes (6,5 % environ de la génération 2013, dont 2,9 % pour les concours d’enseignants), devant l’hospitalière (2,5 %) et la territoriale (2,2 %).

Intérêt du métier mis en avant

Comme le précise la DGAFP dans son étude, l’intérêt du métier est la première source de motivation à la participation aux concours de la fonction publique. Elle est ainsi mise en avant par “plus de 9” candidats sur 10. Trois quarts des candidats mettent par ailleurs en avant l’intérêt pour le service public et l’action publique, 69 % la sécurité de l’emploi et, “dans des proportions similaires”, les perspectives dites ultérieures (concours internes, mobilités géographiques…).

“D’autres motivations moins fréquentes ont également été retenues”, ajoute la DGAFP. C’est le cas par exemple du niveau de salaire, “jugé attractif” par 35 % des candidats ; du fait d’avoir des difficultés à trouver un emploi dans le secteur privé (cité par 21 % des candidats) ; de ne pas être éloigné de son lieu de résidence (16 %) ou encore “parce que le concours était mutualisé avec un autre concours que le candidat passait” (5 % des cas).

Autant d’éléments qui ont poussé la DGAFP à élaborer une classification des candidats aux concours de la fonction publique. Trois groupes “homogènes” de candidats ont ainsi été distingués : ceux qui ont une vocation pour le métier et sont relativement désintéressés par la rémunération (51 % de l’ensemble des candidats, parmi lesquels les aspirants enseignants sont surreprésentés), ceux qui marquent un intérêt pour le service public “ainsi que pour le statut de fonctionnaire” (37 %, principalement les candidats aux concours de catégorie B et C de niveau bac à bac + 4) et enfin ceux qui candidatent pour devenir fonctionnaires “par défaut” (12 %, principalement les candidats aux concours de catégorie C, les moins diplômés, issus de familles précaires…).

Focus inédit sur la non-participation

L’étude de la DGAFP se penche également sur les raisons de non-candidature aux concours de la fonction publique. Inédit, cet angle d’étude révèle que la raison de non-participation la plus fréquemment citée est le fait d’avoir un emploi dès la fin de ses études (48 % des non-candidats l’indiquent ainsi). Suivent l’absence d’intérêt pour le service public (41 %), les concours jugés trop sélectifs (21 %), le fait de ne pas être suffisamment diplômé pour les concours visés (17 %) et, “dans des proportions similaires”, de considérer les salaires comme pas assez attractifs, le fait d’avoir une mauvaise image de la fonction publique (12 %) ou encore l’absence, à proximité du lieu de résidence, de concours organisé (11 %) ou de poste de fonctionnaire (9 %). “Enfin quelques rares non-candidats déclarent n’avoir jamais pensé à passer de concours (4 %) ou être en manque d’informations pratiques sur les concours de la fonction publique (2 %)”, souligne la DGAFP.

Comme pour les sources de motivation des candidats, la DGAFP a également élaboré une classification des non-candidats en 4 groupes. Ceux ayant connu un accès direct à l’emploi (35 % de l’ensemble des candidats), tout d’abord, et qui comptent sans surprise davantage de diplômés du supérieur que de jeunes sans diplôme. Ceux qui apparaissent “plus fréquemment” en déficit d’information (36 %), ensuite, où l’on trouve plus de non-diplômés, de chômeurs et de jeunes en reprise d’études trois ans après la fin de leurs études. En troisième lieu, ceux qui mettent en avant les difficultés pour candidater et réussir (15 %), où sont “surreprésentés” les moins diplômés, les chômeurs et les jeunes originaires des départements et régions d’outre-mer (Drom). Et enfin ceux qui ont une mauvaise image générale de la fonction publique et des rémunérations des fonctionnaires (14 %). Dans ce dernier groupe, l’on retrouve notamment des jeunes “plutôt” diplômés d’un bac + 5, originaires de la région parisienne et dont les parents sont “relativement plus souvent” cadres ou indépendants.

ACTEURS PUBLICS : ARTICLE PUBLIE LE MERCREDI 14 NOVEMBRE 2018 & BASTIEN SCORDIA

 

* Parmi les 693 000 “primo-sortants” du système éducatif en 2012-2013, à tous niveaux de formation, près de 19 500 jeunes ont répondu.

 

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