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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

ENGAGEMENT SYNDICAL

9 Octobre 2019 , Rédigé par FO Services Publics 51

 

L’engagement syndical considéré comme un risque professionnel dans le secteur public

40 % des agents publics syndiqués déclarent avoir été discriminés au cours de leur activité professionnelle en raison de leur activité syndicale, selon une étude du défenseur des droits et de l’Organisation internationale du travail. Environ un tiers d’entre eux considèrent par ailleurs qu’exercer une telle activité freine leur évolution professionnelle et celle de leur rémunération. 

Si le secteur privé est plus touché par les discriminations syndicales, le secteur public n’en est pas pour autant préservé. C’est ce qui ressort des résultats de l’enquête conduite par le défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail dans le cadre de la 12e édition de leur “Baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi”. Dévoilée jeudi 19 septembre et consacrée spécifiquement aux discriminations en raison de l’activité syndicale, cette étude se base sur les réponses apportées, d’une part, par 1 000 personnes représentatives de la population active et, d’autre part, par plus de 30 000 adhérents d’organisations syndicales. 

Résultat : près d’une personne active sur 3 (29 %) et une personne syndiquée sur 2 (52 %) considèrent que les discriminations syndicales se produisent souvent ou très souvent. “Ce qui fait de la discrimination syndicale au travail un phénomène perçu comme répandu”, indique l’enquête [cliquez ici pour la consulter]. 

D’après celle-ci notamment, près de la moitié (46 %) des personnes syndiquées estiment avoir déjà été discriminées au cours de leur carrière professionnelle en raison de leur activité syndicale. Une proportion qui atteint 50 % chez les salariés du secteur privé, contre 40 % chez les agents du secteur public. 

Un frein plus qu’un moteur 

L’activité syndicale n’est pas non plus sans conséquences sur les conditions d’emploi. Le fait d’exercer une activité syndicale est ainsi considéré par 39 % des agents publics comme un frein à l’évolution professionnelle (en termes de qualification, de classification, de promotion ou de grade) et par 30 % d’entre eux comme un frein à l’évolution de la rémunération. Dans le secteur privé, ils sont respectivement 59 % et 52 % des salariés à le penser. 

“Bien que les agents publics soient moins nombreux à considérer qu’exercer une activité syndicale” freine ces évolutions, “environ un tiers d’entre eux estime que c’est le cas, en dépit de l’existence de règles spécifiques à la fonction publique en matière d’avancement de carrière et de rémunération”, souligne l’étude. 

À noter néanmoins que dans le secteur public, 61 % des agents syndiqués interrogés considèrent que leur activité syndicale n’est ni un frein ni un moteur concernant l’évolution de leur rémunération. Concernant leur évolution professionnelle, cette proportion atteint 39 %. Au total, seul 5 % des agents publics syndiqués interrogés considèrent que leur activité syndicale est un moteur pour leur évolution professionnelle et 2 % pour leur évolution de rémunération. 

Dégradation des relations au travail 

Pour une part “significative” de répondants, poursuit l’étude, le fait d’exercer une activité syndicale “a également entraîné une modification des relations de travail avec les collègues et la hiérarchie” au sein de leur établissement. 

Concernant les relations avec leurs collègues, 22 % des agents publics interrogés considèrent que leur activité syndicale a été un facteur d’amélioration et 13 % un facteur de dégradation (56 % ne pensent ni l’un ni l’autre). 

S’agissant des relations avec la hiérarchie, le fait d’exercer une activité syndicale est considéré comme un facteur de dégradation des relations pour 39 % des agents publics interrogés et pour 47 % des salariés du secteur privé.

Dans le secteur public, l’activité syndicale est considérée comme un facteur d’amélioration par 9 % des agents publics interrogés et 42 % des répondants du secteur public pensent que l’activité syndicale n’est ni un facteur d’amélioration ni un facteur de dégradation dans les relations avec la hiérarchie. 

Mesures de prévention et de réparation

Forts des constats de cette étude, le défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail “souhaitent rappeler cette réalité afin que l’ensemble des parties prenantes se mobilisent pour garantir le respect du droit à ne pas être discriminé en raison de son activité syndicale et prennent les mesures de prévention et de réparation qui s’imposent”.

“Il en va non seulement de la vitalité du dialogue social mais également du respect des principes qui fondent notre République”, ajoutent les deux structures. Et à n’en pas douter, les discriminations ici exposées constituent un repoussoir pour un engagement ou une activité syndicale. Pour rappel, le taux de syndicalisation était en 2016 de 19,1 % dans le secteur public contre 8,4 % dans le privé. 
 

Acteurs publics & Article publié le Jeudi 19 septembre 2019 & BASTIEN SCORDIA

 

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