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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

COLLECTIVITES – ETAT

1 Octobre 2020 , Rédigé par FO Services Publics 51

Les annonces liées à la crise sanitaire jettent un froid dans les relations État-collectivités

L’annonce des restrictions pour raisons sanitaires à Marseille, sans concertation avec les élus locaux, a fait sortir de ses gonds l’Association des maires de France (AMF).

La “France des territoires”, le “couple maire-préfet”… La rhétorique de l’exécutif macronien de ces derniers mois se trouve mise à mal au lendemain des annonces de fermetures de bars et restaurants à Marseille, Aix-en-Provence et en Guadeloupe, décidées par l’équipe Castex. La puissante Association des maires de France (AMF) a vivement réagi, le 24 septembre, aux annonces faites la veille par le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran.

“Les annonces du ministre de la Santé hier soir constituent un retour en arrière sur l’esprit de concertation qui a prévalu entre l’État et les maires depuis le déconfinement”, a tempêté l’AMF dans un communiqué. “Cette méthode autoritaire, solitaire et non concertée porte en elle un risque d’ajouter à la crise sanitaire une crise de confiance”, poursuit l’association, en soulignant que la confiance reste “fragile”. D’une double phrase, l’AMF exécute le ministère de la Santé.

“Alors que le gouvernement a mis en avant depuis plusieurs mois l’importance du bon fonctionnement du binôme préfet-maire, le ministère de la Santé choisit de mettre les maires devant le fait accompli, déplore ainsi l’AMF. Les maires ne sont pas des supplétifs que l’on siffle ou que l’on sonne pour qu’ils entérinent en silence des décisions dont la pertinence mérite au moins d’être questionnée au préalable.”

Reprise de la concertation ?

L’association demande une reprise de la concertation tant au niveau national, avec les associations représentatives des collectivités locales et les organisations professionnelles, qu’au niveau des préfets de département pour que les décisions annoncées le 23 septembre fassent l’objet d’une mise en œuvre adaptée et progressive.

Une revendication qui fait écho à celle des élus marseillais, qui ont demandé un délai de dix jours pour mettre en place les nouvelles restrictions que le ministère de la Santé veut voir appliquer dès le samedi 26 septembre.

Le président de l’AMF, François Baroin, demande enfin au Premier ministre, Jean Castex, de recevoir une délégation de l’association pour s’entretenir de la gestion de la crise dans les territoires. Pour l’heure, Matignon a exclu tout délai dans la mise en application des mesures annoncées. Dans un autre communiqué, une deuxième association d'élus, Villes de France, qui regroupe les villes de 10.000 à 100.000 habitants et leurs intercommunalités, a exprimé le même type d'attente que l'AMF, mais dans un ton beaucoup mesuré. "Au niveau local en s’appuyant sur le couple Maire/Préfet qui doit pouvoir, dans ce cadre, bénéficier d’une latitude suffisante dans l’application des décisions", dit notamment l'Association présidée par la maire de Beauvais, Caroline Cayeux, par ailleurs présidente de l'Agence nationale de Cohésion des territoires.

Ce coup de froid intervient alors que l’État et les associations doivent organiser une Conférence nationale des territoires, la grande instance de concertation qui a été mise en sommeil depuis un an du fait, justement, de leurs mauvaises relations.

acteurs publics : article Publie le jeudi 24 septembre 2020 & PIERRE LABERRONDO

 

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