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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE

17 Mars 2022 , Rédigé par FO Services Publics 51

Parité : les femmes dirigeantes grignotent du terrain

Le nombre de femmes à la tête de collectivités territoriales progresse, notamment grâce au dispositif de nominations équilibrées bien que des disparités demeurent. Des outils et des dispositifs d’accompagnement ciblant les femmes voient le jour, visant à contrer les effets de certains biais et l’évolution de l'organisation du travail pourrait bien faire émerger une figure de leader beaucoup moins genrée.Bas du formulaire

CHIFFRES-CLÉS

  • 41 % des emplois de direction étaient occupés, en 2019, par des femmes dans les communes, qui sont les plus avancées et les seules à atteindre le seuil de 40 %. Il est de 30 % dans les EPCI. (Source : bilan de la DGAFP, 2021.)
  • 53 collectivités sur les 203 ayant l’obligation de publier leurs dix plus hautes rémunérations comptent parmi celles-ci au moins une moitié de femmes. (Source : publication des dix plus hautes rémunérations de chaque collectivité de plus de 80 000 hab.)

Les femmes dirigeantes seraient-elles en passe d’occuper leur juste place à la tête des collectivités ? La ­parité n’est pas encore atteinte, mais le dernier bilan du dispositif de nominations équilibrées dans la fonction publique territoriale (FPT) se veut encourageant. Issu de la loi « Sauvadet » de 2012, celui-ci oblige, depuis 2017, toute collectivité de plus de 40 000 habitants à respecter une part minimale de 40 % de personnes de chaque sexe pour les primo-nominations des emplois de l’­encadrement supérieur.

Le taux de primo-­nominations de femmes à ces postes a grimpé de 14 points entre 2018 et 2019 dans la FPT, pour atteindre 47 % en 2019, dépassant pour la première fois le seuil de 40 %. En 2019, 34 % de ces emplois étaient occupés par des femmes dans la FPT, soit 5 points de plus qu’en 2016.

Des disparités selon les fonctions

Mais ces chiffres masquent des disparités : si le taux de femmes primo-nommées s’élève à 51 % des emplois de directeur général adjoint (DGA) des services, il ne s’établit qu’à 29 % pour ceux de directeur général des services (DGS) et à 44 % pour ceux de directeur général des services techniques.

Contribuant à améliorer l’­accès des femmes aux postes de direction, les quotas conduisent parfois à des aberrations. Bourg-en-­Bresse, en 2019, et Paris, en 2020, avaient ainsi été mises à l’amende pour avoir nommé trop de femmes, avant que les sanctions ne soient levées par l’État. Nombre de collectivités dépeignent le casse-tête que devient un recrutement quand une ultime nomination, selon que les ­compétences retenues feront choisir un homme ou une femme, peut faire franchir la ligne rouge.

Un écart de rémunération de 14 %

Néanmoins, convaincues du bien-fondé d’un seuil pour les primo-nominations, des associations plaident pour l’élargir aux collectivités de plus de 20 000 habitants. « Un seuil qui correspond à celui auquel s’­applique l’adoption de plans “égalité femmes-hommes”, ce qui offrirait une certaine cohérence », souligne ­Françoise ­Belet, déléguée à l’égalité professionnelle pour l’Association des administrateurs territoriaux de France.

Autre sujet qui fâche : les écarts de rémunération. Dans l’édition 2021 de son rapport sur l’égalité professionnelle, la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) pointe que les hommes cadres de la FPT gagnaient, en 2018, 14 % de plus que leurs homologues féminines. Là encore, des progrès, certes encore timides, se font jour. Parmi les dix plus hautes rémunérations de chaque collectivité de plus de 80 000 habitants ayant l’obligation de rendre publiques ces données, 3,5 concernaient des femmes en 2020, contre 3,2 deux ans plus tôt.

LA GAZETTE DES COMMUNES – Article publié le mardi 01 mars 2022 & Gaëlle Ginibrière 

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