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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

TRANSITION ECOLOGIQUE

2 Décembre 2023 , Rédigé par FO Services Publics 51

Le Grand Est, laboratoire des services publics écoresponsables

En comptant désormais 76 administrations, structures et établissements publics locaux et 155 membres, la communauté “Services publics écoresponsables” du Grand Est est devenue la plus importante à l’échelle régionale. Elle anime un réseau, coordonne des actions et permet aux différents acteurs publics du territoire de partager leurs bonnes pratiques.

“Je suis une courroie de transmission pour valoriser les actions des agents. Nous sommes vraiment une équipe.” C’est ainsi que Mona Aoudi, chargée de suivi “écoresponsabilité des services publics” au sein du secrétariat général pour les affaires régionales et européennes (Sgare) du Grand Est, à la préfecture de région du Grand Est,présente ses prérogatives. Sa mission au quotidien : animer une communauté pour coordonner le déploiement de la circulaire “Services publics écoresponsables” (SPE) dans l’ensemble de la région Grand Est et accompagner les principaux acteurs du changement, les référents en la matière. “Cette communauté a pour objet de permettre des échanges entre les administrations et les structures publiques du Grand Est qui rencontrent les mêmes problématiques SPE, ainsi que de développer un partage de bonnes pratiques pour avancer ensemble et faire du Grand Est une région précurseure en matière d’écoresponsabilité des services publics”, présente ainsi une note du Sgare rédigée en juin dernier.

C’est en 2021 que la préfecture de région a commencé à se saisir pleinement de la circulaire dite SPE, émise par Matignon le 25 février 2020, enjoignant à l’ensemble des administrations de réaliser leur transition écologique en garantissant l’écoresponsabilité de leurs missions mais aussi de leur fonctionnement interne. 

Genèse d’une communauté

Les premières actions ont ainsi commencé à émerger dès mars 2021, grâce à la création d’une communauté sur la plate-forme Osmose. L’objectif : accompagner les référents SPE de l’ensemble des administrations nationales et régionales dans le déploiement de la circulaire. Chargés de mission “immobilier”, contrôleur de gestion… Les référents SPE de chaque structure se sont portés volontaires pour porter cette mission ou ont été nommés en cohérence avec leurs postes. “En 2022, j’ai continué cette extension en allant sur l’annuaire des services publics et en les contactant un par un pour les inviter à nous rejoindre”, décrit Mona Aoudi. Depuis, la communauté a été élargie aux opérateurs de l’État et aux établissements publics, ainsi qu’aux fonctions publiques territoriale et hospitalière.

Pour leur transition écologique, les élus locaux réclament davantage d’autonomie

Afin de savoir par où commencer, le binôme chargé de l’animation de cette communauté a lancé une enquête en ligne. Entre mars et juin 2021, 4 633 agents des services déconcentrés ont alors partagé leurs attentes et leur degré d’engagement en matière d’écoresponsabilité. “C’était le point de départ. Nous agissons selon la méthode bottom-up, en partant du besoin des agents, relate Mona Aoudi. Il en est ressorti qu’une grande partie d’entre eux avaient la volonté d’être écoresponsables.”

Initiatives et événements

L’enjeu a donc été de permettre aux engagements individuels, à ce “vivier d’agents écoresponsables”, d’évoluer de manière collective. Les animateurs du Sgare ont alors commencé à mettre en place différents événements, à commencer par l’initiative “GoodWatt”, sponsorisée par le ministère de la Transition écologique. Le concept : afin de sensibiliser les agents à l’usage du vélo, 20 vélos à accompagnement électrique ont été prêtés, durant un mois, à une vingtaine d’agents. L’initiative a fait des émules et a été déployée, durant deux ans, dans plusieurs secrétariats généraux communs départementaux (SGCD) et établissements publics de la région. 

Autre exemple parmi les actions de la communauté : les journées pour les restaurants inter administratifs, mises en place dès novembre 2021 et devenues des rendez-vous annuels. Toutes les associations de gestion des restaurants administratifs de la région se réunissent, pour travailler de concert avec la plate-forme RH du Sgare et la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf). Ces journées permettent de faire des points sur la loi Egalim, de réaliser des ateliers interactifs et des partages de bonnes pratiques. “L’édition 2023 sera axée sur les plats végétariens, car nous nous sommes rendu compte que les associations aimeraient bien en faire plus, mais que leurs chefs cuisiniers ne sont pas forcément formés à la cuisine végétale”, présente Mona Aoudi. Ainsi, le Sgare réfléchit actuellement à des solutions pour pouvoir faire venir des formateurs sur place.

Réunions mensuelles

Pour encadrer et déployer les services écoresponsables, l’animation de la communauté SPE repose principalement sur un rendez-vous mensuel par visioconférence. Durant environ une heure, Mona Aoudi invite un spécialiste d’un domaine en particulier – bâtiment, restauration, etc. –, présente un sujet lié à la circulaire SPE et conclut par un thème de l’actualité écoresponsable. Sondage, sortie des concours Cube, ouverture d’appels à projets, formations en ligne… L’objectif est de proposer une veille des grands sujets du moment, afin de faciliter le travail des adhérents, qui ont souvent la casquette de coordinateur SPE en plus de leur poste à temps plein, et donc moins de temps à accorder à l’écoresponsabilité des pratiques.

Dans les services déconcentrés, une formation à la transition écologique des cadres tournée vers le concret

“Je partage tout ce qui peut faire gagner du temps aux membres de la communauté”, décrit Mona Aoudi. Ces réunions ne sont pas obligatoires et un compte-rendu est systématiquement rédigé à leur issue, avec un résumé de l’intervention de l’expert et les documents connexes. En complément, le Sgare organise chaque année une rencontre en présentiel entre les différents membres de la communauté.

Le 5 octobre dernier, la réunion s’est tenue à Bar-le-Duc, dans la Meuse, à l’occasion des Journées européennes du développement durable, et a réuni une trentaine de référents.

Accompagnement individualisé

Outre les événements et réunions de la communauté, l’équipe du Sgare propose un accompagnement individualisé aux 155 référents SPE de la région. “Pour ce faire, des bilatérales ont lieu une fois par an avec chaque membre pour connaître les projets écoresponsables mis en place, en cours et futurs. Ces échanges permettent également d’adapter l’accompagnement proposé par le Sgare aux besoins des membres de la communauté SPE du Grand Est”, décrit ainsi la note rédigée en juin dernier.

À titre d’exemples, 3 SGCD ont récemment fait appel au service pour être accompagnés dans la réalisation de leur bilan d’émissions de gaz à effet de serre et d’autres administrations l’ont sollicité pour déployer un “plan mobilités”. “Nous ne faisons pas à leur place, mais leur donnons des billes. Nous allons trouver des données, construire des questionnaires et parfois aider à monter les actions”, décrit Mona Aoudi.

 

Transition écologique : le difficile exercice de la participation citoyenne

Et sur demande, Mona Aoudi peut mettre en relation différentes structures aux ambitions communes. “Avec ces réunions, je me suis rendu compte que ce qui manque, c’est le partage de bonnes pratiques, car les administrations travaillent en silos”, relate la coordinatrice. Ainsi, le service a créé un document recensant l’ensemble des actions innovantes de la région, afin que les administrations puissent s’inspirer les unes des autres. “Beaucoup de SGCD mettent en place des initiatives écoresponsables, mais ont tellement la tête dans le guidon qu’ils n’ont pas le temps de les valoriser”, regrette Mona Aoudi, qui fait en sorte de jouer ce rôle, en complément de celui de relais entre les niveaux national et départemental.

De nouveaux défis à venir

La nouvelle circulaire “Services publics écoresponsables”, qui devrait être présentée prochainement par l’exécutif, va d’autant plus mobiliser les référents du Grand Est. Mais il n’y aura pas de surprise de leur côté : Mona Aoudi et ses homologues des autres régions ont été associés à la rédaction de cette circulaire depuis le mois de mars dernier. Comme pour le plan “Climat et biodiversité” du ministère de l’Intérieur, les référents régionaux ont été consultés, ce qui leur permet d’y contribuer mais également d’anticiper. “Nous sommes toujours dans la boucle des plans nationaux pour partager les contraintes locales et éviter que les documents soient hors sol, et le projet de circulaire a pris en compte nos retours”, apprécie Mona Aoudi.

Ce type de communautés existe dans d’autres régions, mais elles n’ont pas encore atteint l’ampleur de celle du Grand Est. Par exemple, la région Occitanie, comme la Bourgogne-Franche-Comté, ont recruté chacune un alternant pour effectuer ce travail de coordination. Ces régions engagées forment elles-mêmes un réseau, qui partage les difficultés rencontrées. “On avance et on s’entraide, je partage notamment mes premiers écueils aux régions qui se lancent”, illustre Mona Aoudi.

Initialement lancée par les Hauts-de-France, l’entraide régionale a été reprise par le Commissariat général au développement durable (CGDD) et la direction de l’évaluation de la performance, de l’achat, des finances et de l’immobilier (Depafi) du ministère de l’Intérieur, qui organisent chaque année des journées de rencontre des référents régionaux.

ACTEURS PUBLICS : article publie le mercredi 16 novembre 2023 & PHILIPPINE RAMOGNINO

 

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