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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

SERVICES DECONCENTRES

18 Juin 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

Les services déconcentrés ont toujours du mal à attirer les nouveaux profils

En 2023, 1 291 postes n’ont pas été pourvus dans les services déconcentrés, indique le rapport annuel de performance du volet budgétaire relatif à l'administration territoriale de l'État. C'est près du double de la cible initialement visée par l'Intérieur, à savoir 680 postes non pourvus.

Le ministère de l'Intérieur n'a pas atteint ses objectifs en matière de renforcement de l'attractivité de l'administration territoriale de l'État. Et de loin. C'est ce qui ressort des données qui figurent dans le rapport annuel de performance du programme budgétaire relatif aux services déconcentrés. Un rapport annexé au projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes pour 2023.

Ce document revient en effet sur le nouvel objectif figurant dans la maquette de performance de ce programme budgétaire. Un objectif intitulé “Renforcer l'attractivité de l'administration territoriale de l'État”. Cet objectif était notamment accompagné d'indicateurs relatifs au nombre et au pourcentage de postes non pourvus au niveau national dans les services déconcentrés.

5,4 % de postes non pourvus

Pour 2023, l'Intérieur se fixait comme cible 680 postes non pourvus et 3 % de postes non pourvus au niveau national. Des objectifs qui n'ont pas été atteints, loin s’en faut, puisque le nombre de postes non pourvus a finalement atteint 1 291 en 2023, soit un taux de 5,4 %. Malgré cet échec dans l'atteinte des objectifs, la Place Beauvau se fixe de nouveau la cible de 680 postes non pourvus en 2024.

Les “Rencontres de l’administration territoriale” vont rentrer dans le dur

Un autre indicateur figure aussi dans le rapport, celui relatif aux préfectures, où le taux de postes non pourvus est supérieur à 3 %. Au total, 75 préfectures affichaient un tel taux de postes non pourvus en 2023, même si aucune cible n'était fixée pour l'année dernière. L'Intérieur vise néanmoins, pour 2024, l'objectif de 55 préfectures dont le nombre de postes non pourvus serait supérieur à 3 %.

Le salut dans l’indemnité temporaire de mobilité ?

Pour expliquer ces mauvais chiffres, la Place Beauvau met en avant la crise d'attractivité touchant l'ensemble de la fonction publique : “Le déficit d'attractivité de l'emploi public, constaté dans les trois versants de la fonction publique, n'a pas permis d'atteindre la cible fixée pour l'année 2023”, indique le ministère.

L'Intérieur met néanmoins en avant “plusieurs actions conduites pour répondre à cette problématique” de l'attractivité de l'administration territoriale de l’État, problématique qui, pour rappel, est l'un des thèmes de discussion des “Rencontres de l'administration territoriale de l’État”.

Dans son rapport annuel de performance, le ministère cite ainsi le cas de l'indemnité temporaire de mobilité (ITM) qui “vise à pallier les déficits d'attractivité géographique et à remédier aux difficultés de recrutement dans des domaines techniques ou en tension”. Cette indemnité, ajoute-t-il, “a également pour objectif de fidéliser les agents et de limiter les vacances de postes” puisqu'elle “suppose une mobilité géographique ou fonctionnelle suivie d'une présence minimale de trois ans sur le poste”.

Au total, 10 préfectures étaient concernées fin 2023 par cette ITM et disposaient de 481 postes éligibles, soit 39 % du total des postes. À noter que 2 nouvelles préfectures (Seine-et-Marne et Val-d'Oise) deviendront bénéficiaires de cette indemnité cette année. Reste à savoir si ce dispositif indemnitaire permettra de remédier au déficit d'attractivité des services déconcentrés.

acteurs publiccs : article publie le mardi 07 mai 2024 & BASTIEN SCORDIA

Un rapport critique de la Cour des comptes… il y a deux ans
En mai 2022, la Rue Cambon avait publié un rapport critique sur la gestion des effectifs au sein des préfectures et des directions départementales interministérielles (DDI). La Cour des comptes y mettait en avant l’existence d’un déficit d'attractivité des préfectures et sous-préfectures depuis une dizaine d'années. La Cour mentionnait, à l’appui de ce constat, une étude conduite par le ministère de l’Intérieur qui indiquait que, dans certaines préfectures, plus des trois quarts des postes ouverts ne recevaient aucune candidature. Les magistrats financiers saluaient malgré tous les différents dispositifs mis en œuvre par l'Intérieur pour renforcer l'attractivité des services déconcentrés, comme l'indemnité temporaire de mobilité ou encore la priorité subsidiaire d'affectation.  

 

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