QUALITE DE VIE AU TRAVAIL

14 Décembre 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

Les maires restent en proie à un état de fatigue chronique

À l’occasion du Congrès des maires de France, organisé cette semaine à Paris, porte de Versailles, l’Association des maires de France (AMF) s’est de nouveau penchée sur l’état de santé des édiles. Une étude qui met en évidence un état général de fatigue et de surmenage.

À l’occasion de son congrès annuel, qui se déroule cette année du 19 au 21 novembre à Paris, l’Association des maires de France a rendu publics les résultats de sa traditionnelle étude sur l’état de santé des maires. Il en ressort que si l’engagement des édiles dans leur mandat est soutenu par des appréciations positives largement partagées, telles que le sentiment de faire quelque chose d’utile pour les autres, l’importante charge de travail et de nombreuses activités régulières en soirée ou plus occasionnellement le week-end laissent entrevoir un difficile équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

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De la même manière, les différentes activités réalisées dans le cadre de leur mandat sont certes plutôt valorisées et considérées comme intéressantes, mais elles peuvent aussi être sources de pénibilité. Ainsi, 6 % des maires interrogés dans le cadre de l’enquête disent avoir “souvent” envisagé de démissionner et 39 % “quelquefois”. Dans ce contexte, ils sont 83 % à juger que leur mandat est usant pour leur santé. Les maires, dans leur grande majorité, déclarent des troubles du sommeil, des coups de fatigue et aussi des moments de lassitude. Rares sont ceux qui y échappent.

La personnalisation de la fonction en cause

Les entretiens qualitatifs menés dans le cadre de l’étude montrent que les causes de ces différents troubles peuvent être très variées. Un investissement considéré rétrospectivement comme démesuré, notamment au moment de la prise de fonctions, une période qui peut générer des tensions au sein de l’équipe municipale ou avec l’ancienne équipe reléguée dans l’opposition.

Certains maires ont également fait état d’attaques brutales sur les réseaux sociaux ou dans la presse, mais aussi de difficultés à faire valoir les intérêts de la commune auprès des partenaires sur des enjeux considérés comme essentiels ou encore la dégradation des moyens en personnel municipal en raison de départs, mais aussi les difficultés à recruter.

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“Ces événements sont très variés mais ils ont en commun de placer l’édile en première ligne, ce qui résulte de la forte personnalisation de la fonction, surtout dans les petites communes”, analysent les auteurs de l’étude. D’ailleurs, les maires des petites communes sont plus nombreux à déclarer vivre des moments de lassitude.

Forte charge de stress

L’enquête met aussi en avant le fait que l’exercice du mandat de maire expose à des mécanismes facteurs de charge mentale ou de stress. Leurs activités sont en effet non seulement très nombreuses, mais aussi souvent urgentes et nécessitent des adaptations constantes. Près de 65 % des maires interrogés déclarent vivre des situations où il leur faut souvent penser à trop de choses à la fois et un peu plus de 40 % où ils sont souvent sous pression.

Ils sont nombreux à déclarer un état de fatigue non seulement latent, mais qui est aggravé lors de certains pics d’activité, conséquence directe des rythmes et conditions d’exercice du mandat. Sur ce point, un peu plus de 12 % des maires interrogés indiquent avoir fait des malaises qu’ils relient à leur mandat. Les auteurs de l’étude précisent par ailleurs que les maires mentionnent fréquemment la charge mentale liée à leur fonction et en font une dimension centrale des enjeux de santé.

acteurs publics : article publie le mardi 19 novembre 2024 & Marie Malaterre

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