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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

NUMERIQUE

11 Avril 2025 , Rédigé par FO Services Publics 51

Vol de données, cyberharcèlement : des menaces grandissantes qui pèsent sur le service public

Le groupement d’intérêt public Action contre la Cyber malveillance a publié son panorama 2024 de la menace cyber, quelques semaines dans la foulée de l'Anssi, sa maison-mère. Elle y pointe notamment le vol de données en large augmentation ou encore le cyberharcèlement dans le cadre professionnel en tête des menaces.

“Aujourd’hui, on menace le maire de sa commune en ligne”. C’est l’un des constats faits ce 27 mars à Bercy par Jérôme Notin, directeur du groupement d’intérêt public Action contre la Cyber malveillance (GIP ACYMA), maison-mère de la plateforme cybermalveillance.gouv.fr. À l’occasion de la conférence de presse présentant son panorama 2024, le groupement fait ressortir les cybermenaces principales qui pèsent aujourd’hui sur les sphères publiques et les particuliers. En ce qui concerne le cyberharcèlement, le directeur parle en ce sens d’une menace qui a “dépassé la sphère privée” pour entrer dans la sphère professionnelle. Cette menace a ainsi intégré la liste des dix principales cybermenaces, où elle atteint la 9e place, affichant une augmentation de 533% des demandes d’assistance pour les collectivités.

En termes de tendances, la menace la plus en hausse est le vol de données, pour lequel les demandes d’assistance ont augmenté de 72% toutes catégories de public confondues. Une mauvaise nouvelle selon Jérôme Notin, qui précise que la stagnation du nombre de demandes d’assistances pour des rançongiciels pourrait être due à un revirement de stratégie de la part des cyber malfaiteurs : “on craint désormais que les acteurs malveillants se contentent d’extraire et de voler un lot de données sans les prendre en otage comme auparavant, sans avoir recours à un rançongiciel”. Pour le GIP ACYMA, il s’agit, en tout cas, du “phénomène de l’année”.

5,4 millions de visites l’an dernier

Parmi ses 65 membres, le groupement compte, depuis 2024, l’Assemblée nationale… Une situation dont se réjouit Jérôme Notin. Car “donner à la puissance publique une vraie vision d’ensemble” est l’un des objectifs affichés de cybermaveillance.gouv.fr, qui recense, l’an passé, 5,4 millions de visiteurs – particuliers, collectivités territoriales ou entreprises et associations –, soit une augmentation de 47% par rapport à l’an passé, pour un total de 420 000 demandes d’assistance (+50%). Depuis sa création en 2017, la plateforme totalise désormais quelque 17 millions de demandes d’assistance.

Si les collectivités sont bien prises en compte par le GIP ACYMA, les demandes d’assistances de leur part représentent pourtant seulement 1% du total enregistré par l’entité, avec 94% pour les particuliers et 5% pour les entreprises et associations. “On a moins aidé les collectivités cette année”, qui ont perdu un point par rapport à l’année dernière, reconnaît Jérôme Notin.

Dans ce 1% représentant les demandes d’assistance pour les collectivités, 24% concernent du hameçonnage – qui constituent toujours la menace la plus présente, toutes sphères confondues –, 18,7% concernent des rançongiciels, et 16% des piratage de compte. Les rançongiciels, cependant, “stagnent, voire reculent”, avec un niveau qui est au plus bas depuis quatre ans, en dépit de l’ombre du vol de données qui s’intensifie. “La sensibilisation, l’effort de sécurisation des systèmes d’information et la prévention” ont tout permis cette baisse, se félicite Jérôme Notin. Reste que Vincent Strubel, président du GIP et directeur de l’Anssi, sa maison-mère, fait malgré tout état sans surprise, dans ce bilan, d’une “menace grandissante, qui évolue” et de plus en plus variée.

Un manque de visibilité

Après avoir exposé ce bilan, le groupement a énoncé plusieurs objectifs pour l’année à venir. Notamment celui de faire de son nouveau dispositif 17Cyber la marque de vitrine du groupe. Une manière de donner plus de lisibilité au groupement, qui souffre encore d’un manque de notoriété, comme l’ont volontiers reconnu Vincent Strubel et Jérôme Notin. “C’est bien d’avoir un outil, c’est encore mieux que les gens le connaissent”, a ainsi concédé Vincent Strubel, avouant que la plateforme était bien loin d’atteindre les 68 millions de Français concernés. La ministre chargée du Numérique et de l’Intelligence artificielle, Clara Chappaz, a malgré tout salué “quelque chose qui fonctionne”, dans un contexte où “la menace grandit, mais où la réponse grandit aussi”.

ACTEURS PUBLICS : Article publié le jeudi 27 mars 2025 & Victoria BEURNEZ

 

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