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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

TÉLÉTRAVAIL

3 Avril 2018 , Rédigé par FO Services Publics 51

 

Débuts timides pour le télétravail dans les services déconcentrés

 

4,65 % des agents employés dans les directions départementales interministérielles ont opté pour le télétravail, selon une étude réalisée auprès de 185 de ces directions. Le vendredi est le jour le plus choisi et les femmes sont plus concernées que les hommes.

Voilà une nouvelle forme d’organisation qui doit encore s’imposer, sinon entrer dans les mœurs. Le télétravail dans les directions départementales interministérielles (DDI) n’a concerné en moyenne que 4,65 % des agents, selon une étude menée par la sous-direction du pilotage des services déconcentrés dans les services du Premier ministre et communiquée aux syndicats.

À ce jour, 80 % des DDI (ce qui représenterait 21 824 agents) ont répondu, soit 185 directions, selon cette étude réalisée du 22 février au 9 mars 2018. Pour rappel, le télétravail a été autorisé dans les services déconcentrés de l’État par un arrêté du 26 janvier 2017, en application d’un décret de 2016 qui posait, lui, les grands principes pour la fonction publique et la magistrature. L’enquête menée dans les DDI permet donc de donner une photographie de cette première année d’application dans ces services.

Le vendredi, jour le plus choisi

Concernant les 1 015 agents autorisés à opter pour cette organisation, le télétravail s’effectue sur 1 jour par semaine pour 82 % des agents, 2 jours pour 15 % des agents et 3 jours pour 2,3 % des agents. Les jours les plus “télé-travaillés” sont les vendredi (356), mercredi (273) et lundi (232). Sans grande surprise, le domicile reste le local choisi dans 95 % des cas. Le coût moyen estimé d’installation d’un poste de télétravail est de 511 euros, sachant que les DDI ont indiqué que le montant moyen pour l’installation d’un poste informatique dans le service s’élève, lui, à 344 euros. L’étude vient aussi confirmer des pratiques différenciées en fonction du genre : parmi les 1 015 agents autorisés à télé-travailler, 692 étaient des femmes et 323 des hommes.

L’étude se penche également sur les refus : 132 réponses négatives ont été notifiées à des demandeurs de télétravail, soit 9 % des demandes. Dans 32 cas, le refus était lié à la nature des missions, dans 13 autres, à l’insuffisance d’autonomie de l’agent et dans 11 autres, au nombre trop important de demandeurs dans un même service. Deux recours contentieux sont engagés.

La communication, gros enjeu

Alors que les chiffres font apparaître des débuts timides, l’étude donne quelques indications sur la communication faite autour du télétravail. Ainsi, 166 DDI indiquent avoir informé les agents sur la possibilité de télétravailler, dont 71 par le biais de réunions d’information des personnels, 117 via des réunions informelles avec les représentants du personnel, 79 par des réunions à destination des cadres, 94 grâce à des informations délivrées par la messagerie et 86 par l’intranet. Enfin, 18 DDI n’ont pas fait d’informations.

“Dans beaucoup de cas, l’autorisation du télétravail est absolument opaque et discrétionnaire, source de tensions et d’incompréhension devant les refus, a commenté la CGT. Manifestement, beaucoup de directeurs traînent les pieds pour cette mise en place et refusent de faire confiance à leurs agentsLe faible nombre de télétravailleurs (4,65 % des effectifs globaux) ne peut qu’interpeller.” Les services du Premier ministre ont indiqué aux syndicats que les cadres allaient être formés à la gestion des travaux qui relèvent du télétravail et au management à distance des télétravailleurs.

Un mode d’organisation qui a le vent en poupe

Un peu partout dans le service public, les initiatives visant à développer le télétravail se multiplient. En juin 2016, la mairie de Paris a par exemple ainsi lancé une expérimentation (auprès de 150 agents), la ville estimant que sur 52 000 postes, 10 000 pouvaient être compatibles avec le travail à distance. Avec un objectif de 1 500 agents en télétravail en 2020, la ville se situerait, le cas échéant, “entre 15 et 17 % de nos agents, à comparer au taux moyen de 12 % dans les grands groupes du secteur privé”, relevait la mairie de Paris en septembre 2016.

Au plan international, certains pays ont pris de l’avance, comme la Belgique, où 12 % de l’ensemble des salariés, public et privé confondus, ont succombé au phénomène, de manière régulière ou partielle. Des chiffres rendus publics en 2016 faisaient état de 18 285 agents publics belges en télétravail au 1er janvier de cette année-là, soit un agent sur 4. Ils n’étaient que 1 790 cinq ans plus tôt.

acteurs publics : article publie  le jeudi 22 mars 2018 & PIERRE LABERRONDO

 

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