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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

GRAND DEBAT

30 Avril 2019 , Rédigé par FO Services Publics 51

Un fatras de propositions

sur la fonction publique

Entre une forte défiance à l’égard de la haute fonction publique, le souhait de réduire les effectifs ou encore d’accorder une plus grande autonomie aux agents de terrain, les contributions tirées du grand débat font apparaître des pistes d’amélioration très éclatées sur la fonction publique. Grande absente : la question de la gestion des ressources humaines dans le secteur public.

C’est un lissage en bonne et due forme des propositions des citoyens sur la fonction publique qui a été opéré dans le cadre de la restitution du grand débat national. Alors que les pistes des contributeurs publiées sur la plate-forme numérique de la consultation étaient empreintes d’une certaine radicalité, les synthèses qui en ont été tirées affichent des constats et préconisations beaucoup plus pesés. Exit, notamment, les termes de fonctionnaires “inefficaces” ou “fainéants” ou la mention que “certains travaillent” et que “d’autres se la coulent douce”, que l’on pouvait lire dans les contributions individuelles.

Outre la demande de revalorisation de certains métiers (les enseignants, via les salaires, notamment), les synthèses du grand débat, publiées lundi 8 avril, font ainsi apparaître – de manière beaucoup moins radicale donc – l’opinion des citoyens sur la nécessité de revoir le fonctionnement de l’administration.

Défiance à l’égard de la haute fonction publique

Nombreuses, leurs pistes d’amélioration restent malgré tout très éclatées en raison notamment de leur présence dans plusieurs items du la consultation. On les retrouve aussi bien dans le volet relatif à l’organisation de l’État et des services publics que dans celui relatif à la fiscalité et aux dépenses publiques. D’où la difficulté de dégager un véritable consensus entre les contributeurs sur la fonction publique.

Une chose est sûre en tout cas : la consultation fait apparaître une “forte” défiance à l’égard de la haute fonction publique dont les effectifs, les rémunérations et les “privilèges” sont en premier lieu contestés. C’est même l’un des principaux domaines dans lesquels les citoyens considèrent qu’il faudrait faire des économies.

Dans le même ordre idée, la suppression de l’École nationale d’administration (ENA) ressort aussi des propositions des contributeurs. “5 % des réunions locales” sont favorables à une telle mesure, a-t-il même été indiqué lundi 8 avril, lors de l’événement de restitution du grand débat.

Diminution des effectifs, suppression du statut…

Autre piste avancée pour réduire les dépenses publiques : la diminution, sans surprise, des effectifs de la fonction publique. Cette réduction fait aussi partie des propositions avancées par les contributeurs pour revoir le fonctionnement mais aussi la formation de l’administration.

Au total, cette dernière réforme est jugée nécessaire par 57 % des répondants. Comment ? En mettant en place davantage de formations pour les agents afin d’améliorer notamment l’accueil (pour 15,9 % des répondants), en remédiant, pour 14,4 % des répondants, à certaines “critiques” sur l’administration – concernant ses rigidités ou le nombre supposé trop important de fonctionnaires –, en simplifiant les démarches administratives (6,3 %) ou en supprimant le statut et en modifiant le recrutement de la fonction publique (3,8 %).

Parmi les autres pistes avancées : le remplacement du statut de fonctionnaire par des CDI, l’augmentation du temps de travail des agents publics ou encore le fait de ne pas “donner d’avantages sur le logement aux fonctionnaires et aux responsables publics”. 

Rien sur la gestion des ressources humaines

Un autre item de la consultation fait également apparaître que les contributeurs souhaitent que davantage d’autonomie soit accordée aux agents de terrain. Cette opinion est partagée par 45 % des répondants (17 % estiment que non et 38 % n’ont pas de réponse à cette question). Pour y parvenir, les répondants jugent notamment qu’il faut donner plus d’autonomie aux administrations, améliorer et augmenter les formations, “donner plus de liberté” aux fonctionnaires ou encore “faire comme les entreprises”. Des propositions qui manquent malgré tout de précision.

À la lecture des synthèses du grand débat, et c’était prévisible, les propositions spécifiquement consacrées à la gestion des ressources humaines dans le secteur public sont de fait très peu nombreuses. Pour rappel, le gouvernement s’était engagé à réfléchir aux propositions en la matière qui seraient sorties de la consultation et à les intégrer (le cas échéant) dans le projet de loi de réforme de la fonction publique. Une démarche auquel il ne sera donc pas contraint, au vu de la restitution du grand débat.

Reste que sa consultation à l’adresse des agents de l’État, intitulée “Simplifions ensemble !”, pourrait changer cette donne. À l’issue de la consultation, le 15 avril, toutes les propositions seront en effet examinées par l’exécutif, qui s’est engagé à répondre aux 20 propositions “les plus soutenues par le vote des agents participants”.

acteurs publics : ARTICLE PUBLIE LE MARDI 09 AVRIL 2019 & BASTIEN SCORDIA

 

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