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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE FEMMES-HOMMES Des procédés de recrutement toujours discriminatoires pour les femmes

2 Décembre 2020 , Rédigé par FO Services Publics 51 Publié dans #STATUTS QUESTION-RÉPONSE

MAJ le 1er décembre 2020

ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE FEMMES-HOMMES

 
Des procédés de recrutement toujours discriminatoires pour les femmes

L’association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF) consacrait vendredi 27 novembre un webinaire national à la parité. Au menu des débats : la persistance des stéréotypes, l’accès des femmes aux postes de direction ou encore la question du recrutement.

Pour poser le décor, Sandra Duboeuf a rappelé quelques chiffres. La conseillère « emploi » du centre de gestion Rhône-Alpes s’est appuyée sur un état des lieux dressé par la région qui, sans surprise, est en phase avec le constat national. Alors que la fonction publique compte une majorité de femmes (61 %), elles ne sont encore que 31 % à occuper des postes à responsabilités.

Concours et promotions internes

Si elles réussissent bien les concours, elles sont moins nombreuses à présenter les examens professionnels et 38 % d’entre elles accèdent à des promotions internes. La situation de l’accès à des postes à responsabilités diffère, bien sûr, selon les collectivités, mais le taux de féminisation dépend aussi beaucoup du cadre d’emplois occupé.

Pour le cadre d’emplois des administrateurs, 15 % des femmes occupent un emploi de direction générale des services et 51 % un poste de direction adjointe ; 44 % des femmes attachées territoriales sont sur un emploi fonctionnel de direction générale des services.

Plus rare, le centre de gestion s’est aussi intéressé à l’absentéisme et, sur ce point, la différence hommes-femmes n’est pas flagrante. Le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire est de 4,54 % pour les femmes contre 3,70 % pour les hommes.

« Disponibilité » des candidates

L’un des ateliers du webinaire, animé par Dayana Chamoun-Fievée, consultante et fondatrice de l’association Dirigeantes et territoire, portait sur la question cruciale du recrutement encore souvent discriminatoire pour les femmes. Faut-il ou non, pour une candidate, mentionner sa situation familiale dans le CV ? Ou freiner sa candidature à un poste avec plus de responsabilités par peur que celui-ci ne soit conditionné à une exigence d’extrême disponibilité ? Tels sont les obstacles qui freinent bien souvent les cadres dans leur évolution professionnelle.

Or cette situation ne dérive pas de la seule autocensure mais d’une situation bien réelle à laquelle les femmes sont toujours confrontées en entretien de recrutement.« Quasiment tous les jurys auxquels j’assiste questionnent inévitablement les candidates, et les candidates seulement, sur leur disponibilité », déplore Dayana Chamoun-Fievée.

Un constat également partagé du bout des lèvres par une participante. Au titre de sa fonction de directrice « emploi et concours » dans un centre de gestion, celle-ci témoigne « J’accompagne les élus dans le recrutement. Cela évolue, mais il y a encore, c’est vrai, des questions sur la disponibilité personnelle. Pour les contrer, il faudrait faire avancer l’idée du bénéfice d’un recrutement féminin».

Questions discriminantes

Difficile pourtant de savoir quoi répondre quand la candidature se heurte à des interrogations discriminantes : faut-il répondre quand on vous demande si vous souhaitez avoir des enfants ? Que dire quand on vous demande si vous pourrez assurer la charge de travail requise ? La consultante n’a pas de réponse toute faite. Elle conseille néanmoins aux candidates de ne pas perdre leur temps d’échange à défendre la façon dont elles vont s’organiser dans leur vie privée.

Le débat est également revenu sur la composition des jurys, souvent constitués avec 80 % d’hommes, notamment dans les procédures de recrutement des postes de direction. « Ce qui a aussi une conséquence sur la parité des candidatures », précise Dayana Chamoun-Fievée.

Au terme de cette journée de webinaire, un constat s’impose donc : la question de la parité et de l’égalité des chances dans les organisations publiques progresse mais elle ne semble pas encore être l’affaire de tous. On comptait 10 % d’hommes, ce jour-là, sur la totalité des participants au webinaire de l’ADGCF…

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Adresse de l'article https://www.lagazettedescommunes.com/710527/des-procedes-de-recrutement-toujours-discriminatoires-pour-les-femmes/
Julie Krassovsky | A la Une RH | France | Toute l'actu RH | Publié le 01/12/2020
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