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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

MOBILITE

1 Novembre 2022 , Rédigé par FO Services Publics 51

Les stages européens pour les fonctionnaires peinent à faire le plein

Souvent méconnus de bon nombre d’agents, les stages d’“experts nationaux en formation professionnelle” (ENFP) donnent pourtant la possibilité aux fonctionnaires des administrations publiques des États membres de l’Union européenne ou de l’Association européenne de libre-échange (AELE) de passer trois à cinq mois au cœur des institutions européennes.

Sur le papier, le programme semble attrayant. Pourtant, les stages d’“experts nationaux en formation professionnelle” (ENFP), qui permettent aux fonctionnaires de partir à la découverte des instances européennes tout en restant attachés à leur administration d’origine, peinent à séduire.

La Commission européenne toujours aussi opaque sur les plans de relance

Mis en place par une décision de la Commission européenne, ce programme, qui existe depuis une douzaine d’années, traduit “une volonté assumée des gouvernements des États membres de l’UE de développer les échanges et dialogues avec les fonctions publiques européennes”, indique-t-on du côté du secrétariat général aux affaires européennes (SGAE). Deux autres programmes permettent de tels échanges, mais revêtent des dimensions différentes, notamment en matière d’implication.

Le premier, celui des experts nationaux détachés, donne la possibilité à des agents publics nationaux de partir en mise à disposition pour occuper un poste dans la fonction publique européenne pour une durée qui peut aller jusqu’à quatre ans.

Le deuxième, baptisé “Erasmus +”, permet à de jeunes fonctionnaires ayant trois à cinq ans d’expérience de se forger une première expérience européenne à travers un stage, très court, en général d’une durée de huit jours.

29 places réservées pour la France

“Ces dispositifs traduisent la volonté d’instaurer une meilleure compréhension des différentes administrations et seule l’immersion peut permettre de réellement connaître les modes de travail et de fonctionnement des uns et des autres et d’instaurer des échanges plus approfondis dans la durée”, détaille-t-on au sein du SGAE.

Aussi attrayant qu’il puisse paraître, le programme de stages ENFP peine pourtant à faire le plein. Chaque année, 323 places sont proposées pour l’ensemble des pays de l’Union européenne et de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Pour la France, 29 places sont réservées comme pour l’Allemagne, l’Italie ou encore la Pologne. “Chaque pays a un nombre de places dédié en fonction de sa population”, précise-t-on au SGAE. Sur les deux dernières années, environ deux tiers des 29 places ouvertes ont été pourvues par des fonctionnaires principalement issus du ministère des Affaires étrangères, des ministères économiques et financiers, des services du Premier ministre, du ministère des Armées, mais aussi d’opérateurs comme par exemple le CNRS.

Une situation que le secrétariat général aux affaires européennes explique par plusieurs facteurs. “La France met à disposition un fonctionnaire en équivalent temps plein (EQVT) et continue de l’assumer financièrement et budgétairement. La durée est, quant à elle, un peu hybride, les personnes sont rarement remplacées quand elles partent en stage ENFP. Cela pose des difficultés du côté des administrations pour gérer ces absences au niveau RH.”

La mobilité en Europe, un dispositif à encourager

À noter que les autres États membres connaissent la même situation. “Les avantages d’une immersion au sein de la Commission européenne sont nombreux, assure pourtant le SGAE. Au-delà de l’ouverture intellectuelle, ces expériences sont également intéressantes en matière de développement de carrière et des compétences.”

Stage opérationnel

Car il faut bien avoir en tête que les stages ENFP en sont pas des stages de découverte mais d’approfondissement. Les stagiaires sont réellement intégrés au service qu’ils rejoignent, il s’agit d’un stage opérationnel.

“Avec le soutien de ma hiérarchie, j’ai décidé en 2017 de présenter une candidature à un moment précis où je m’interrogeais sur la façon dont je pouvais faire évoluer ma carrière, témoigne ainsi Clarisse Munier, agente du CNRS qui a effectué un stage ENFP. J’ai ainsi intégré, de mars à juillet 2018, le cabinet du commissaire européen chargé à l’époque de la Recherche, de la Science et de l’Innovation.” Clarisse Munier rejoint alors le cabinet à une période charnière, au moment où la Commission européenne est en train de finaliser sa proposition de 9e programme cadre pour la recherche et l’innovation, avec un budget envisagé avoisinant les 100 milliards d’euros. “Il y avait donc de forts enjeux. J’ai ainsi eu l’opportunité d’être au cœur de la machine et de contribuer à mon niveau à fournir des informations pour aider à certaines prises de décision”, témoigne-t-elle.

Une expérience qui lui a permis d’acquérir de nouvelles compétences et de conforter son envie de travailler dans un environnement européen. En plus du réseau et de l’expérience multiculturelle, “ce stage au sein de la Commission européenne m’a clairement permis d’avoir le poste que j’occupe actuellement”, assure Clarisse Munier. 

acteurs publics : ARTICLE PUBLIE le jeudi 20 octobre 2022 & MARIE MALATERRE

 

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