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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

SERVICES DECONCENTRES

19 Septembre 2023 , Rédigé par FO Services Publics 51

Secrétariats généraux communs départementaux : une convergence freinée par l’informatique

La fusion des fonctions support des directions départementales interministérielles (DDI) et des directions départementales des territoires (DDT) au sein de nouveaux “secrétariats généraux communs départementaux” (SGCD) en 2021 n’a pas encore eu les effets escomptés sur la performance. La faute, notamment, à des difficultés informatiques, selon un rapport inter inspections.

Ce devait être une mutualisation, une de plus dans l’administration territoriale de l’État, pour “améliorer la qualité des services rendus aux différentes entités, tout en maintenant la capacité des directeurs à piloter leur structure et conduire leurs missions”. Deux ans après leur mise en place effective, les secrétariats généraux communs départementaux (SGCD) peinent à convaincre une mission inter inspections chargée d’évaluer leur organisation et leur fonctionnement.

Ces derniers ont été créés par le rassemblement des fonctions support (RH, achats, immobilier, informatique…) des directions départementales interministérielles (DDI) et des directions départementales des territoires (DDT), afin, notamment, de dégager des économies. Deux services déjà victimes d’un empilement de réformes depuis deux décennies, et dont la réunion ne semble pas avoir, pour le moment, été à la hauteur des espérances.

L’ensemble des acteurs indiquent avoir vécu une dégradation de la qualité de service, corroborée par d’importants dysfonctionnements”, note la mission dans son rapport, daté de mai 2023 mais rendu public le 5 septembre par la CFDT. Et de citer les incidents de paie, les interruptions d’activités liées à des pannes informatiques, ou encore les retards de paiement liés à l’absence de dépannage…

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Le quotidien des 57 000 agents de la nouvelle administration territoriale de l’État (ATE) s’en est trouvé chamboulé, faute de préparation suffisante de cette fusion, généralisée d’emblée et menée sans attendre l’aboutissement de chantiers de convergence au niveau RH et informatique. Avec un effet notable sur l’épuisement des équipes et sur les indicateurs de performance des fonctions support : les délais d’assistance informatique sont ainsi passés de 59,9 heures en moyenne en 2021 à 72,6 heures en 2022, tandis que le délai d’intervention des demandes prioritaires a, lui, doublé, passant de 41,7 heures à 79,5 heures. 

Mener à bien la convergence numérique

Le rapprochement soudain de services différents, dont l’informatique n’était déjà pas forcément avant-gardiste, a complexifié le travail des agents, confrontés à de nombreux “irritants”, selon les mots d’un responsable informatique de SGCD interrogé par Acteurs publics“avec des systèmes hétérogènes qui conduisent parfois à des erreurs de saisie”, notamment pour la gestion de personnels aux statuts, missions et règles de gestion par définition très variés puisqu’appartenant à différents ministères.

Le même responsable déplore également des contraintes de sécurité trop dures, imposées moins par la création des SGCD que par leur transfert sous tutelle du ministère de l’Intérieur. Un constat confirmé par les inspections, soulignant un paramétrage des postes Noemi (des ordinateurs portables nomades sécurisés, raccordés à l’infrastructure du ministère de l’Intérieur) “parfois non compatible avec les besoins des ministères techniques de l’ATE”. Avec, à la clé, des difficultés d’accès à certains logiciels métiers ou à des sites Internet de référence et des coups de frein aux projets numériques.

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Sur ce point, la mission recommande de “simplifier au maximum les procédures et outils de travail” des agents, en améliorant l’environnement de travail numérique et en travaillant au “développement de passerelles entre les systèmes d’information”, notamment en matière RH. Des progrès ont déjà été réalisés en 2022 pour en finir avec les déconnexions et reconnexions intempestives pour passer d’un système RH ministériel à l’autre.

Mais des améliorations sont encore attendues pour offrir une vue d’ensemble la plus complète possible aux gestionnaires des ressources humaines sur leurs différentes populations, la fusion des SIRH ministériels n’étant plus à l’ordre du jour après le fiasco, entres autres, de l’Opérateur national de paye.

ACTEURS PUBLICS : article publie le lundi 11 septembre 2023 & EMILE MARZOLF

 

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