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FORMATION
Dans les services déconcentrés, une formation à la transition écologique des cadres tournée vers le concret
Ce vendredi 20 octobre, se tient la dernière journée de formation des cadres des services déconcentrés d’Auvergne-Rhône-Alpes, premiers hauts fonctionnaires à bénéficier de ce format après les directeurs d’administration centrale. Une expérimentation qui se clôture par un module “Passage à l’action”, sous la forme de 2 ateliers qui se veulent les plus opérationnels possible.
la transition écologique, les hauts cadres de l’État en Auvergne-Rhône-Alpes s’apprêtent à bénéficier du quatrième et dernier module, consacré au “passage à l’action”. Une journée qui vient clôturer l’expérimentation régionale de ce programme qui a vocation à être dispensé aux 25 000 hauts fonctionnaires français d’ici 2024.
Après avoir échangé avec des experts scientifiques à propos des 3 grandes crises écologiques – climat, biodiversité et ressources –, participé à des ateliers de sensibilisation et réalisé une sortie sur le terrain pour rencontrer des acteurs locaux de l’action environnementale, l’heure est au brainstorming pour que ces 150 hauts fonctionnaires adaptent leurs nouvelles connaissances à l’action politique et administrative du quotidien.
“Nous aurons réussi si, à la fin de la journée, tous les participants ont des idées d’actions très concrètes à mettre en place à leur niveau, et des leviers pour contribuer à la transition écologique des services et politiques publics qu’ils portent”, soutient Angel Prieto, chargé de mission “Économie et innovation” à la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes et coordinateur du programme de formation. L’objectif est en effet de faire naître un “terreau fertile”, afin que cette dernière étape produise des effets concrets.
Une matinée d’écoute, une après-midi de pratique
Les préfets, sous-préfets, directeurs régionaux et départementaux, présidents de cour d’appel, directeurs régional et départemental des finances publiques, directeurs d’établissement de l’armée et secrétaires généraux de l’académie au niveau régional commenceront leur journée de formation avec une matinée “top down”, fixant un cap théorique de la transformation. Les animateurs présenteront le rôle et les travaux de planification du secrétariat général à la planification écologique (SGPE), son tableau de bord et l’approche pour engager les acteurs au niveau national, avant d’aborder les enjeux locaux et faire le lien avec les “COP régionales” récemment annoncées.
Comment la formation à l’écologie des 25 000 cadres de l’État va se dérouler
Au-delà du sujet environnemental en tant que tel, la matinée permettra d’aborder les freins au changement qui existent à l’échelle individuelle et collective, à travers une table ronde animée par un sociologue, afin d’identifier les manières de les surmonter. “La dimension des sciences humaines est malheureusement trop négligée et absente du débat, alors qu’elle est essentielle pour la transformation de notre société”, assure Angel Prieto.
L’après-midi, les cadres supérieurs de l’État participeront à l’un des 2 ateliers construits dans le cadre de la formation, avec une approche davantage ascendante et participative. L’objectif est de mettre en pratique les connaissances et compétences accumulées depuis six mois. Au sein de petits groupes d’une dizaine de personnes, les participants seront invités à choisir entre un atelier pour mettre en lumière les bonnes pratiques afin d’agir concrètement en tant que haut cadre de l’État, et un atelier permettant de s’approprier un outil d’aide à la décision. Une synthèse de chaque module et des livrables seront diffusés afin que les cadres puissent bénéficier des apports de l’animation qu’ils n’auront pas suivie.
Synthèse de bonnes pratiques à diffuser aux autres régions
Le premier atelier aspire à mettre en lumière les bonnes pratiques pour passer véritablement à l’action sur les sujets de transition écologique. Il débutera par un témoignage très opérationnel d’un participant portant déjà, à son niveau, des démarches de transformation, qui présentera ses actions mais aussi les difficultés rencontrées et les manières de les surmonter. “On ouvrira ensuite la parole pour voir ce que cela fait raisonner chez chacun. On se nourrira des échanges pour identifier des bonnes pratiques”, explique Angel Prieto.
Pour chaque problématique identifiée, l’objectif reste de développer un levier opérationnel. Par exemple, la formation ou l’animation de fresques du climat pourraient répondre à la question de la manière d’embarquer les équipes dans des projets de transition écologique. Chaque groupe travaillera sur un ou deux sujets pour l’approfondir au maximum, et les différents apports permettront de construire un document de synthèse. “C’est un pari risqué car inédit, mais nous avons l’intuition que cela donnera lieu à un document utile, concret et adapté aux besoins des cadres dirigeants car produit par eux”, relate Angel Prieto. L’objectif est de diffuser largement cette synthèse de bonnes pratiques aux autres régions.
Un outil d’aide à la décision
Le deuxième atelier proposé concerne l’appropriation d’une version simplifiée d’un outil d’aide à la décision pour prendre en compte, de manière systématique, la transition écologique dans les arbitrages du quotidien : la “boussole des impacts environnementaux”, produite par le Commissariat général au développement durable (CGDD) pour les porteurs de projets dans le cadre des contrats de relance et de transition écologique (CRTE). “Une fois la présentation faite, nous interrogerons les participants sur les décisions qu’ils ont prises récemment ou devront prendre prochainement. On en choisira 5, puis des sous-groupes travailleront à la manière de les aborder avec le prisme de la « boussole des impacts »”, éclaire Angel Prieto.
Bien que la philosophie de la formation déployée aux cadres des services déconcentrés corresponde au programme dont ont pu bénéficier préalablement les directeurs d’administration centrale, cette journée de “passage à l’action” élaborée en Auvergne-Rhône-Alpes est inédite. “Notre format vise à rayonner au niveau national, à inspirer le passage à l’échelle”, avance Angel Prieto. Et ce “passage à l’échelle” est imminent : dès la fin du mois d’octobre, certains cadres de la fonction publique d’État commenceront à suivre leurs premiers modules de formation. L’ambition, annoncée par Stanislas Guerini : parvenir à former 3 000 hauts fonctionnaires par mois.
La formation des cadres de l’État à la transition écologique passe à l’échelle
Et après? “Cette formation est une chance historique d’accélérer la transition écologique de l’administration. Mais sans approfondir par la suite, le risque est de passer à côté de cette opportunité”, alerte Angel Prieto. Les pistes pour poursuivre cette dynamique sur le long terme sont encore à définir, mais pour le coordinateur du programme en Auvergne-Rhône-Alpes, “c’est un chantier qui devra nous occuper”.
ACTEURS PUBLICS : article publie le vendredi 20 octobre 2023 & PHILIPPINE RAMOGNINO
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