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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

29 Novembre 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

L’IA adoptée massivement et pour des usages variés dans les collectivités

Dans les douze prochains mois, une collectivité sur 2 aura lancé un projet d’intelligence artificielle (IA) ou envisage de le faire, selon une note publiée par La Poste et la Banque des territoires.

L'intelligence artificielle (IA) s’invite fortement dans les territoires, selon la troisième édition de la note de conjoncture “Data, IA et cybersécurité dans les territoires”, que La Poste et la Banque des territoires viennent de publier. Selon les auteurs de l’étude, l’“IA territoriale” a franchi un cap en 2024. En reprenant les données de l’Observatoire Data Publica, ils constatent que plus d’une collectivité sur 2 (51 %) ont mis en place ou testé un système d’IA au cours de l’année écoulée ou annoncent vouloir le faire dans les douze prochains mois. En comparaison, seules 27 % des collectivités s’étaient engagées dans ce type de chantier en 2023.

Bien sûr, les pourcentages sont plus élevés dans les conseils régionaux (75 %) et les grandes métropoles (62 %) mais, pour la première fois, un nombre significatif de communes de 3 500 à 10 000 habitants sont concernées. Ainsi, 14 % d’entre elles ont désormais recours à l’IA alors qu’il n’y en avait aucune dans l’enquête de 2023.

Pour quels cas d’usage ? Sans surprise, les collectivités citent, en tête de liste, les projets visant à optimiser l’administration et la gestion interne (29 %). Viennent ensuite, dans un mouchoir de poche, la réduction de l’empreinte environnementale (14 %), la mobilité (12 %), la gestion des déchets (12 %), la sécurité (12 %), la gestion de l’eau (11 %) et la relation aux usagers (11 %). 

Après la centrale, les préfectures se lancent dans l’exploration de l’intelligence artificielle

Les collectivités ne passent pas à côté du phénomène ChatGPT, Gemini et autres Copilot puisque 52 % d’entre elles utilisent des modèles d’IA générative. Ces grands modèles de langage (LLM) permettent de produire des supports de communication, des contenus internes, voire des documents officiels, comme des délibérations et des décisions publiques.

L’IA générative “augmente” aussi les agents au contact du public. Ainsi, la ville de Plaisir (Yvelines) s’est dotée d’un robot conversationnel pour répondre aux appels téléphoniques de ses habitants. Autre commune francilienne, Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a mis à disposition des usagers son propre ChatGPT, rebaptisé IssyGPT.

Une proportion sensiblement similaire de collectivités (51 %) a recours à des modèles prédictifs d’apprentissage machine (machine learning) pour optimiser la gestion de l’eau, de l’éclairage public ou de la restauration scolaire. La “vision par ordinateur” (40 %) identifie, elle, automatiquement un dépôt de déchets sauvage ou un véhicule mal stationné. Enfin, le traitement automatique du langage (19 %) peut présélectionner des C.V.

Un rôle positif dans la transition écologique

Parmi les principaux obstacles à l’adoption de l’IA, les collectivités ayant engagé des projets citent le manque de compétences (70 %), le manque de temps (52 %), devant le déficit de confiance en l’IA (38 %), ex-aequo avec l’accès limité à des données de qualité (38 %), puis le défaut de moyens financiers (30 %), le peu de formations disponibles (16 %) et les difficultés de recrutement (11 %).

Les auteurs de la note de conjoncture ont eu la bonne idée de demander aux citoyens leur ressenti. Si les Français sont globalement inquiets et méfiants face au développement de l’IA au sens large dans notre société, ils pensent qu’elle peut répondre aux enjeux complexes de la transition écologique. 

Un sondage Ipsos illustre cette ambivalence. Selon cette enquête, 84 % pensent que l’IA jouera un rôle important, voire essentiel, dans la gestion des consommations énergétiques, 81 % dans la gestion de l’eau, 78 % dans les transports dans la ville et 73 % dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Sondage exclusif : les priorités des Français sur l’usage de l’intelligence artificielle

Il ressort toutefois de l’étude Ipsos que les Français veulent une intelligence artificielle sous contrôle, tout particulièrement concernant le service public. “Ils sont méfiants face à l’idée qu’une IA puisse leur fournir des informations de service public, même si l’IA est plus rapide et peut répondre à n’importe quelle heure, précise Brice Teinturier, directeur général de l’institut de sondage. Ils sont 80 % à préférer un interlocuteur humain.”

Les services publics locaux jouissent toutefois d’une belle cote de confiance. Ainsi 66 % des Français font confiance à leur commune ou à leur intercommunalité et 65 % à leur département ou leur région pour gérer et utiliser leurs données. Des niveaux bien supérieurs à la confiance accordée à l’État (49 %), aux acteurs de l’e-commerce (40 %) et aux réseaux sociaux (19 %).

Enjeu de cybersécurité

Pour renforcer la confiance des citoyens en l’IA, la note de conjoncture cite en exemple la ville de Montpellier (Hérault), qui a instauré un comité d’éthique indépendant tout en demandant son avis à un panel représentatif d’habitants. Il revient également aux collectivités de se renforcer sur le front de la cybersécurité. Manquant de moyens financiers et humains pour se protéger et manipulant des données sensibles, les acteurs publics sont des proies privilégiées des cybercriminels. Selon une enquête de l’Observatoire Data Publica, datée de juillet, 17 % des collectivités ont déjà dû faire face à une cyberattaque conduisant au blocage de leurs services ou à des fuites de données importantes.

ACTEURS PUBLICS : article publie le jeudi 14 novembre 2024 &  Xavier Biseul

 

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