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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

RESSOURCES HUMAINES

26 Juin 2025 , Rédigé par FO Services Publics 51

Confrontées à une concurrence nouvelle, les mutuelles de la fonction publique s’interrogent quant à leur avenir

Après la perte de contrats ministériels de premier plan, les dirigeants des mutuelles historiques de la fonction publique reconnaissent un manque de vigilance face aux nouveaux entrants, tout en espérant que leur expérience de terrain leur permettra de reconquérir des marchés lors des prochains appels d’offres.

C’est dans une atmosphère bien particulière que s’est déroulée la dernière assemblée générale de Mutualité fonction publique (MFP). Ou, plus précisément l’avant-dernière, avant son rapprochement effectif avec la Mutualité française (une fédération de mutuelles) à l’horizon 2026. “Le constat n’est pas triste, a pourtant réagi Serge Brichet, président de la Mutualité fonction publique. Cela fait partie de notre stratégie. La MFP et ses composantes ont identifié il y a plusieurs années la nécessité de donner plus de cohérence et de corps à l’ensemble des mutuelles qui la composent.”

Mais ce n’est pas là que se situe le véritable sujet de tension. Les acteurs des mutuelles historiques de la fonction publique le concèdent sans détour : la dernière victoire en date de la start-up Alan, qui a remporté l’appel d’offre de Bercy, en plus de la succession des mauvais résultats dans les ministères, a constitué un choc.

Pour autant, ils entendent aussi voir le verre à moitié plein. “Concernant la fonction publique d’État, la moitié de ce versant est encore sous la compétence d’acteurs mutualistes, par la présence de la MGEN”, analyse ainsi Serge Brichet, qui concède toutefois qu’il s’agit d’une façon particulière d’analyser la situation.

Aujourd’hui, la MFP reste extrêmement attentive aux résultats du référé attendu par la MGEFI après la perte de son contrat à Bercy, mais aussi à ceux de la procédure judiciaire que la MGEN poursuit au ministère de la Transition écologique et les résultats de l’appel d’offre que l’on attend, et notamment Intériale la mutuelle historique, pour le ministère de l’Intérieur.

La priorité est surtout “de faire en sorte que les mutuelles sortantes aient la capacité de participer aux prochains appels d’offres”, s’inquiète Didier Quercioli, secrétaire général de la MFP et délégué national MGEN. Autrement dit, sans trop de casse sociale, car ce nouveau paysage et la perte de contrats historiques va inévitablement avoir de lourdes conséquences en interne.

Comme le raconte Serge Brichet, l’ancien ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, se voulait rassurant face aux inquiétudes, du temps de son ministère, en promettant de faire jouer “le sac à dos social” ou le maintien d’un certain nombre de garanties. “On sait très bien que ça ne fonctionne pas comme ça”, nuance Serge Brichet.

Un manque de vigilance

Toujours est-il qu’il va falloir composer avec un nouveau paysage. “Il existe une confusion entre technologie et modernité, alerte Didier Quercioli. Est-ce-que la modernité se superpose avec la technologie, je ne crois pas du tout.” Il estime notamment que l’ensemble des acteurs sont capables techniquement de répondre au besoin du dernier kilomètre, c’est-à-dire de rembourser des médicaments en quelques heures. “Mais être présent sur le terrain et pouvoir mettre à disposition une personne capable de répondre à une situation particulière qui ne rentre pas dans les cases et aussi créer du lien, c’est une autre histoire”, ajoute-t-il.

Les acteurs historiques le concèdent sans détours. “Nous n’avons pas été assez vigilants, regrette Serge Brichet. Nous sommes sur des décisions politiques.” Précisant qu’au final, les contrats ont été remportés à “un demi-point par-ci et un demi-point par-là.”

Pour se rassurer, les acteurs mutualistes avancent l’expérience de l’accès à la protection sociale complémentaire dans la fonction publique territoriale instauré via un décret de novembre 2011. “À ce moment-là, de nouveaux acteurs sont arrivés sur le marché lors de la première génération d’appels d’offre, mais pensant arriver sur des marchés simples, ils ont reculé sur la deuxième génération”, détaille Laurent Besozzi, vice-président de la MNT. Un exemple qui incite les acteurs historiques à afficher un certain optimisme : ils assurent qu’ils sauront démontrer leur efficacité dans le temps.

ACTEURS PUBLICS : Article publié le mardi 17 juin 2025 & Marie MALATERRE

 

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