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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

QUALITE DE VIE AU TRAVAIL

10 Avril 2023 , Rédigé par FO Services Publics 51

La ville de Saint-Ouen teste le congé menstruel

Le maire de la ville de Seine-Saint-Denis a lancé cette semaine une expérimentation qui permettra notamment aux agentes souffrant de règles douloureuses de poser 2 jours de congés, certificat médical à l’appui.

Alors que le congé menstruel fait son chemin dans plusieurs pays d’Europe, notamment en Espagne, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a déclaré en mars dernier que ce dispositif ne faisait pas partie de ses priorités, estimant qu’un tel congé “pourrait même créer des inégalités lors du recrutement”. Le ministre n’a cependant pas complètement fermé la porte, expliquant qu’il pourrait être envisageable de mener cette réflexion sur un plan plus large, “en tant qu’employeur public”, ajoutant cependant que créer un tel congé “ne résout pas le problème des femmes”.

 

Bientôt la fin du délai de carence après une fausse couche dans la fonction publique

La ville de Saint Ouen (Seine Saint-Denis), qui emploie 2 000 agents, teste quant à elle, à compter de cette semaine, une expérimentation autour du congé menstruel donnant la possibilité aux agentes souffrant de règles douloureuses ou d’endométriose de poser jusqu’à deux journées de congés sur présentation d’un certificat médical.

Dans un courrier adressé au président de la République, dans lequel il présente le dispositif, le maire, Karim Bouamrane (PS), justifie sa démarche en rappelant que le rapport d’étude de l’Ifop sur “les difficultés à vivre ses règles au travail et l’attrait des salariées pour le congé menstruel”, publié en septembre dernier, a mis selon lui en lumière une triple réalité. Les règles ont des conséquences sur la qualité de vie au travail des femmes, 53 % des salariées menstruées ont des règles douloureuses et 35 % déclarent que leurs règles ont un impact négatif sur leur travail.

L’étude révèle également que les règles sont un sujet de moquerie, surtout avec les managers et les hommes. Ainsi, 21 % des salariées ont déjà fait l’objet de moqueries ou de remarques désobligeantes.

“Une avancée concrète pour le droit des femmes”

Par ailleurs, la mise en place d’un dispositif de soutien à l’attention des salariées menstruées, bien qu’il comporte quelques freins, est soutenu par 66 % des salariées qui sont favorables au congé menstruel. Face à ce constat, la démarche de la ville de Saint-Ouen se déploie autour de 4 mesures cumulables et “qui pourront se mettre en place progressivement” : l’aménagement des postes de travail afin de favoriser l’alternance des stations assise-debout et de réduire les efforts physiques ; l’aménagement du temps travail par la mise en place de facilités horaires ; le développement du télétravail, lorsque le poste le permet, durant la période menstruelle pour limiter les déplacements et faciliter le repos en journée. Un recours qui peut être étendu à la totalité de la période si besoin. La quatrième mesure concerne enfin l’instauration d’autorisations spéciales d’absence aux agentes dont la situation de santé a pour conséquences des règles douloureuses liées à une pathologie “établie médicalement”.

L’expérimentation comportera une phase d’installation, une phase de mise en œuvre et enfin une phase d’évaluation en vue d’une possible pérennisation. Dans ce cadre, la médecine du travail sera associée à la phase préparatoire d’installation du dispositif au sein de l’administration communale, ainsi qu’à son évaluation.

À noter que la ville de Saint-Ouen emploie 60 % de femmes. “C’est en discutant avec ces agentes que je me suis rendu compte que la moitié d’entre elles souffraient en silence, a déclaré le maire socialiste. Un sujet mis de côté, sinon tabou. Il fallait prendre des décisions fortes pour les soulager.”

ACTEURS PUBLICS : article publie le mercredi 29 mars 2023 & MARIE MALATERRE

 

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