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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

ADMINISTRATION

24 Juin 2023 , Rédigé par FO Services Publics 51

Le bureau individuel reste encore très majoritaire dans le secteur public

Les espaces de travail de demain feront, sans nul doute, la part belle aux bureaux décloisonnés et au mobilier plus compact et modulable. Pourtant, dans le secteur public, il semble que la dynamique peine à s‘engager.

Les choses évoluent, mais le mouvement est assez lent. C’est ce qui ressort des témoignages des experts intervenus dans le cadre d’une webconférence (Ugap, AATF, Weka) autour de la place des bureaux à l’épreuve des nouvelles organisations du travail dans le secteur public.

Pourtant, au même titre que les entreprises privées, les administrations ont vu leurs habitudes de travail profondément bouleversées. Et ce mouvement s’est accompagné d’une réinterrogation globale de l’organisation de leurs bureaux physiques. “Après le Covid, les agents veulent se voir, l’enjeu est de se réinstaller dans l’espace, de faire coexister le télétravail et le présentiel, expose Alexandra Attiach, directrice générale adjointe ressources et directrice de la transformation de Plaine Commune. S’approprier l’espace, gérer les bureaux inoccupés dans un monde qui bouge en permanence est un vrai défi à relever et une question de bien-être au travail.”

Immeubles de l'État : la nouvelle doctrine d'occupation des bureaux devant la justice

Les administrations sont donc nombreuses à questionner l’utilisation de leurs bureaux. C’est ce que constate Charline Collin, architecte d’intérieur, responsable de l’aménagement et de l’équipement des espaces à la délégation territoriale d’Aix-en-Provence de l’Ugap, centrale d’achat spécialisée dans le secteur public. 

“Depuis la fin du Covid, les administrations sont confrontées à la problématique du bureau vide et expriment le besoin d’aménager des espaces plus dynamiques où les agents auront plaisir à se retrouver lorsqu’ils sont présents sur site”, expose-t-elle.

Si les open spaces et les larges plateaux en flex office fleurissent un peu partout dans les entreprises privées, c’est encore malgré tout très loin d’être le cas dans le public. Pourtant, les administrations ont conscience de la nécessité de s’adapter à cette baisse d’occupation des locaux avec de nombreuses demandes en faveur d’espaces de collaboration, de détente ou encore de services. “Mais le bureau individuel reste important, notamment pour les managers, assure Charline Collin. Nous avons quelques demandes de flex office mais cela reste encore à la marge, même si je pense que la tendance va inéluctablement s’accélérer.”

Dans les bureaux flambant neufs d’une direction de Bercy, un modèle soft de “flex office”

Cette spécialiste remarque néanmoins que les demandes en faveur d’espaces informels se multiplient dans tous les services et même à tous les étages des bureaux. “L’enjeu des employeurs publics est aujourd’hui de créer des lieux pour privilégier les interactions, les échanges et proposer des locaux plus attractifs”, ajoute Charline Collin. Un phénomène également perçu par Romain Dehédin, ingénieur, chef de projet de la cité administrative d‘Amiens et responsable du pôle “Immobilier de l’État” au secrétariat général commun de la Somme. “Dans le cadre de nos travaux d’aménagement, nous sommes confrontés à des demandes très diverses, observe-t-il. Certains prônent la confidentialité et ont du mal à sortir de l’idée du bureau individuel dans lequel l’agent va réaliser toutes ses tâches. Notre démarche est de leur dire que les bureaux, demain, vont nécessiter de partager les espaces, de les ouvrir, les décloisonner et de redonner la capacité d’avoir de la confidentialité en se déplaçant dans un espace dédié.”

Impact sur le mobilier comme sur l’immobilier

Un mouvement qui se ressent également dans le choix du mobilier en lui-même. S’il n’y a pas de “mort” du bureau, la demande a évolué, avec davantage d’intérêt pour les meubles plus compacts, mais aussi évolutifs, qui permettent différentes postures. 

“Nous travaillons aussi sur des bureaux ludiques et plus respectueux de l’environnement”, explique Charline Collin.

Au sein de la cité administrative d’Amiens, les choix s’orientent également sur des bureaux avec des plateaux plus réduits pour permettre d’être regroupés et laisser ainsi plus de place à des espaces de réunion ou de convivialité. “Sur les nouveaux espaces nous travaillons davantage sur des assises hautes, mais aussi plus confortables comme des canapés et des poufs associés à un tableau, par exemple, pour le partage d’idées”, poursuit Romain Dehédin. Sur l’ensemble du projet de la cité administrative d’Amiens, il estime être sur un ratio de 70 % de bureaux traditionnels et 30 % de bureaux innovants, mais exprime la nécessité d’accélérer sur ces sujets. Pour y parvenir, des espaces laboratoires vont être installés avec des agents volontaires pour que les collègues puissent venir voir sur site ce que donnent ces nouveaux espaces. La sensibilisation restant un levier efficace dans tout projet d’accompagnement au changement.

acteurs publics : article publie le mardi 13 juin 2023 & MARIE MALATERRE

 

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