Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

ABSENTEISME

1 Mars 2017 , Rédigé par FO Services Publics 51

ABSENTEISME

MESURE DE L'ABSENTISME

« Ne pas confondre les enjeux des managers de terrain

avec ceux des services de gestion RH »

Jack Bernon, directeur des relations sociales et de la vie au travail de la Ville de Lyon et membre de l’association des directeurs de ressources humaines des grandes collectivités (ADRHGC), plaide en faveur de l’outil de mesure de l’absentéisme commun aux collectivités créé par l’ADRHGC. Pour cerner ce phénomène complexe et mieux le prévenir.

 

Pourquoi avez-vous participé à la conception d’un outil de mesure de l’absentéisme par les collectivités ?

J’ai réfléchi à cette question quand nous avons lancé un observatoire de l’absentéisme à la Ville de Lyon il y a trois ans, en partenariat avec la société Havasu qui nous a fourni un logiciel. En lisant la bibliographie sur le sujet, j’ai acquis une conviction : on n’exploite pas les données dont on dispose dans les collectivités et qui permettent de mieux comprendre le phénomène.

Le problème venait de la confusion qui était faite entre l’absentéisme géré sur le terrain par les managers (les conséquences des absences, quelles qu’en soient les raisons) et celui qui intéresse les services de gestion des ressources humaines (RH) : les causes des absences, en particulier les maladies et les accidents du travail.

Les outils existants des assureurs privés et des organismes publics étaient hétérogènes : les uns incluent les congés maternité et paternité, les autres ne retiennent que les accidents des fonctionnaires. Les populations prises en compte différaient aussi, incluant ou non les contractuels, de même que les jours, ouvrés ou calendaires.

Quel est l’intérêt de ce portail ?

Nous avons passé du temps, avec des élèves de l’Institut national des études territoriales (Inet), à définir précisément le taux d’absentéisme et les données RH à prendre en compte, pour que notre outil corresponde à nos attentes (cf l’article sur le portail absentéisme de l’ADRH). Il a un double intérêt : se comparer entre collectivités, parce qu’on a toujours besoin de se situer par rapport aux autres, et observer l’évolution du phénomène.

Avec l’aide de la société Havasu, nous avons proposé un outil simple pour donner envie aux collectivités de participer. Elles doivent extraire les données de leur base RH et les saisir sur le logiciel du portail avec une autorisation. La saisie prend environ 2 heures. Plus d’une centaine de collectivités ont entré leurs données 2015, représentant plus de 250 000 agents de la fonction publique territoriale. C’est une réussite. Dès mars, elles pourront saisir leurs données 2016.

 

L’absentéisme est un phénomène complexe. Le portail de l’ADRHGC permet-il de mieux le cerner ?

C’est l’objectif. En comparant les différentes causes d’absence, par exemple, on observe que le taux de maladie ordinaire s’accroît énormément par rapport au taux d’accidents du travail qui reste à peu près stable.

A Lyon, nous avons deux types d’absence, de courte durée (de 1 à 7 jours) et de longue durée, de 30 jours et plus. On a fait faire une une analyse sur le territoire de la ville de Lyon à partir du réseau Sentinelle. Les absences de courte durée augmentent quand il y a une épidémie de grippe ou de gastro-entérite, mais toujours un peu plus chez nos agents. On peut faire de la prévention : inciter les agents à se vacciner contre la grippe, prendre des mesures d’hygiène dans les écoles…

Quant aux absences longues, au-delà de maladies graves sur lesquelles il y a peu de prise, elles résultent en partie de l’usure professionnelle. Le métier d’agent spécialisé des écoles maternelles (Atsem), par exemple, est usant.

La population est essentiellement féminine ; on observe son vieillissement et les carrières s’allongent. Il nous faut limiter les contraintes qui favorisent l’usure.

Notre projet est de rentrer plus finement dans l’analyse de l’absentéisme et développer, à terme ; une meilleure connaissance de nos populations au travail de manière à ce que d’ici 4 ou 5 ans, on puisse mieux comprendre les phénomènes d’absentéisme et mieux les prévenir. Le programme installé sur le portail de l’ADRHGC devrait répondre à ce besoin.

La gazette des communes : Article publié le lundi 27 février 2017 & Solange Fréminville

Sur le même sujet

Cet article est en relation avec

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article