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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

DIALOGUE SOCIAL

3 Novembre 2018 , Rédigé par FO Services Publics 51

Point d’étape du rendez-vous salarial Un flop, selon les syndicats

 

Les critiques des organisations syndicales de fonctionnaires étaient nombreuses à la suite de la réunion de suivi du rendez-vous salarial de juin dernier, organisée le 17 octobre. Dans le viseur des représentants du personnel : l’absence de mesures générales.

“Gros flop”, “non-rendez-vous”, “réunion pour rien”, “perte de temps”… C’est une profonde déception et une certaine lassitude qui transparaît des déclarations des représentants du personnel à l’issue de la réunion de suivi du rendez-vous salarial, organisée mercredi 17 octobre et présidée par le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt.

Un point d’étape où ont été rappelées les mesures prises lors de la grand-messe du 18 juin dernier – réactivation de la mise en œuvre du protocole PPCR en 2019, amélioration des conditions d’indemnisation des frais de mission, ajustement de la compensation de la hausse de la CSG, abaissement du seuil d’indemnisation des jours épargnés sur les comptes épargne temps –, mais également les engagements pris par le gouvernement depuis cette date. Dans le désordre : la désocialisation des heures supplémentaires dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2019, l’amélioration dans le cadre du plan Santé des conditions d’exercice des agents publics en secteur hospitalier ou encore le nouveau dispositif d’accompagnement financier des trajets domicile-travail pour celles et ceux qui privilégieront le déplacement à vélo.

“Au total, pour l’année 2019, c’est près d’1 milliard d’euros qui sera consacré au pouvoir d’achat des agents publics, ciblé sur la tenue des engagements pris et la valorisation du travail”, a expliqué dans un communiqué le secrétariat d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics.

Pas de mesures générales

“Force est de reconnaître que les perspectives, même si elles ont le mérite d’exister, ne soulèvent pas vraiment l’enthousiasme, explique Mylène Jacquot, de la CFDT. Les agents sont toujours en droit d’attendre beaucoup mieux.” “Ces mesurettes ne sont pas à la hauteur de nos demandes, juge de son côté Denis Lefebvre, de la CFTC. Elles accompagnent au contraire la perte d'attractivité de la fonction publique.” 

“Faut-il une nouvelle fois rappeler la promesse d’Emmanuel Macron lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle : « Nous améliorerons le pouvoir d’achat de tous les travailleurs » ?” interroge la FSU, qui regrette que le gouvernement “n’ait pas fait ce choix pour ses propres agents […]. Pire, il organise la baisse de leur pouvoir d’achat”.

“L’État n’est pas un employeur exemplaire […]. Au lieu de reconnaître l’engagement de tous les agents publics par une mesure de revalorisation des traitements, ce sont des pseudo-mesures, certes utiles pour les quelques agents pouvant en bénéficier, qui sont décidées ou présentées, mais celles-ci accentuent les inégalités”, ajoute l’Unsa, critiquant notamment l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Un constat partagé par Pascal Kessler, de la FA-FP, pour qui ladite désocialisation “engendrera un gain de pouvoir d’achat uniquement pour un faible nombre d’agents”, et par Gaëlle Martinez, de Solidaires. “Les mesures annoncées ne sont pas des mesures générales, ce qui signifie que de très nombreux agents seront oubliés”, dit-elle. “Considérant que les annonces apportées ne répond(aient) pas aux enjeux de la reconnaissance du travail des agents publics”, son organisation syndicale a même quitté la séance avant son terme. Un “non” rendez-vous salarial pour des “discussions autour de clopinettes”, a ajouté Solidaires. 

Selon Bercy, la désocialisation des heures supplémentaires - mesure “de pouvoir d’achat” - devrait concerner 1,5 million d’agents environ pour un gain moyen variant entre 120 et 190 euros par an. Elle entrera en vigueur le 1er septembre 2019.

“Vieilles recettes”

À la CGT, on dénonce les “vielles recettes” du “nouveau monde”. “La réunion confirme l’orientation profondément régressive de la politique gouvernementale”, explique l’organisation, qui pointe sans surprise l’absence de revalorisation du point d’indice dans la fonction publique.

Tout aussi critique, la représentante de la CFE-CGC, Nathalie Makarski, estime qu’il est temps que soit mis un terme au “rouleau compresseur des mesures négatives du gouvernement contre les agents publics”. “La situation devient de plus en plus pénible”, ajoute-t-elle. La tension n’est donc pas près de s’apaiser entre l’exécutif et les représentants du personnel, et ce alors que la concertation en cours – tout aussi compliquée – sur la réforme de la fonction publique doit aboutir à la présentation d’un projet de loi au premier semestre prochain et que les élections professionnelles se tiendront dans moins de deux mois dans le secteur public. 

ACTEURS PUBLICS / article publie le jeudi 18 OCTobre 2018 & BASTIEN SCORDIA

 

Des nouvelles du chantier sur la protection sociale complémentaire
La mission interinspections sur la protection sociale complémentaire fera prochainement connaître ses conclusions. Lors de la réunion point d’étape du rendez-vous salarial, le secrétaire d’État Ollivier Dussopt a indiqué que la communication des travaux de cette mission devrait avoir lieu au premier trimestre 2019. Une concertation s’engagera ensuite sur le sujet avec les organisations. Pour rappel, les inspections générales des Finances, de l’Administration et des affaires sociales avaient été missionné en février dernier pour réaliser un état des lieux des dispositifs existants en matière de protection sociale complémentaire des agents publics. La présentation du rapport et l’ouverture des négociations étaient initialement prévues pour l’été.

 

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