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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

SECTEUR MÉDICOSOCIAL Les travailleurs sociaux dans la rue

1 Février 2021 , Rédigé par FO Services Publics 51 Publié dans #ACTUALITE

MAJ le 1er février 2021

 

SECTEUR MÉDICOSOCIAL

Les travailleurs sociaux dans la rue

Dénonçant leurs conditions de travail et réclamant des revalorisations salariales, des milliers de professionnels de la santé, du médicosocial et du social ont manifesté dans une trentaine de villes, jeudi 21 janvier 2021. A Paris, ils étaient un peu plus d’une centaine à s'être rassemblés devant le ministère de la Santé.

« Salariés du médicosocial en soldes avant liquidation totale », « Super-héros d’un jour, larbins toujours », « Même fonction, même augmentation »… Jeudi 21 janvier, les pancartes et les banderoles ont fleuri sous les fenêtres du ministère des Solidarités et de la santé où plus d’une centaine de professionnels de la santé et de l’action sociale se sont rassemblés. Après une journée de mobilisation le 12 janvier, c’est à l’appel de la CGT que des milliers de professionnels ont défilé partout en France avec une revendication principale : une revalorisation salariale significative.

Dans le cadre du Ségur de la santé, l’annonce d’une augmentation mensuelle de 183 euros par mois pour les agents hospitaliers et les soignants des Ehpad laisse bon nombre de professionnels sur la touche. « Une injustice de plus » que sont venus dénoncer les manifestants qui ont demandé à être reçus par Olivier Véran.

« Le gouvernement a considéré que l’hôpital et les soignants devaient recevoir une prime, or l’Etat a exclu tous ceux qu’il ne finance pas, notamment les agents de l’hospitalière qui travaillent pour les départements », fulmine Yasmina Sellou, syndicaliste CGT.

Dégradation des conditions de travail

Derrière le micro prévu pour l’occasion, les prises de parole et les témoignages s’enchaînent, racontant le quotidien dégradé de ces dernières années et la perte de sens du travail de ces professionnels :

« Quand j’ai décidé d’entrer dans le secteur du social, c’était pour me rendre utile à la communauté. La réalité du métier et du manque de moyens, c’est que cela nous pousse à devenir maltraitants. Nous voulons de meilleures conditions de travail, de meilleures conditions d’accueil du public, de meilleurs salaires. Il y a urgence à s’allier entre secteurs professionnels, à rester unis. Cette journée de grève nous permet de réaliser que nous ne sommes pas seuls », s’époumone une jeune femme derrière une banderole « Travail social en lutte ».

Déshumanisation…

Venue de Lyon pour l’occasion, Delphine Depay, secrétaire fédérale de la section médicosociale CGT Services publics et travailleuse sociale territoriale décrit une reprise post-confinement « particulièrement violente » dans les services sociaux qui ont dû faire face à une déferlante de personnes précarisées par la crise sanitaire : « L’humain a complètement disparu, il s’agissait juste d’actionner des dispositifs pour les bénéficiaires. » Une déshumanisation de l’action sociale qui ne s’explique pas seulement par le travail en distanciel imposé durant la pandémie.

« Cela fait des années qui nous tirons la sonnette d’alarme, reprend Delphine Depay. Nous recevons les gens à la chaîne, nous actionnons des aides par ci-par là. Ce travail-là, une machine peut le faire. La réalité c’est que le cœur de métier de travailleur social n’est plus au centre de l’activité. Nous devenons des gestionnaires de dispositifs », déplore-t-elle.

… Et pression managériale

Derrière les guichets ou les bureaux, deux violences se croisent et s’exercent sur les professionnels : l’agressivité des publics, mais aussi la « violence institutionnelle » qui se traduit par une pression managériale de plus en en plus « agressive ».

« Aujourd’hui, l’action sociale est dans le contrôle, le chiffre. Nous devons avoir du rendement et justifier constamment notre activité », témoigne un autre travailleur social venu de la région parisienne. Il interroge la responsabilité des différents gouvernements à l’aube d’une crise sociale majeure : « Est-ce que l’on redonne des moyens aux services sociaux, aux hôpitaux, aux Ehpad pour enfin miser sur la solidarité ? Il va falloir faire un choix de société. »

Quoi qu’il en soit, tous se disent prêts à multiplier les jours de grève et à poursuivre les mobilisations jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues.

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Adresse de l'article https://www.lagazettedescommunes.com/718467/les-travailleurs-sociaux-dans-la-rue/

Emeline Le Naour | France | Toute l'actu RH | Publié le 25/01/2021

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