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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

TRANSFORMATION PUBLIQUE

18 Mars 2021 , Rédigé par FO Services Publics 51

L’heure des choix a sonné pour les collectivités locales en matière de services numériques

 

La consultation menée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires auprès des acteurs publics locaux pour qu’ils fassent remonter leurs besoins en matière de services numériques touche à sa fin. Une phase de sélection des projets les plus pertinents va pouvoir commencer.

Aux urnes ! Les collectivités locales ont encore jusqu’au lundi 15 mars pour faire remonter leurs besoins en matière de services numériques ou partager un outil existant qui pourrait répondre à ces besoins et bénéficier à d’autres. Après quoi, il leur faudra se contenter de voter pour les propositions déposées qui leur semblent les plus pertinentes. La consultation menée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) touche déjà à sa fin et un certain nombre d’idées ont déjà été déposées sur la plate-forme prévue à cet effet.

Ouverte il y a à peine plus d’un mois, le 25 janvier, cette plate-forme nourrit deux objectifs : identifier d’une part les attentes et besoins des collectivités en matière d’outils numériques pour soutenir financièrement leur conception, et d’autre part les services numériques existants, afin d’accompagner leur mutualisation entre plusieurs collectivités et donc leur déploiement à plus grande échelle.

Expression de besoins 

Au total, plus de 130 propositions ont été déposées dans la rubrique “Partager ses besoins”, dominée par les mutualisants informatiques. Parmi les plus soutenues, on retrouve l’idée de créer un bureau virtuel de l’agent et de l’élu locaux. Il s’agirait “de permettre aux agents et aux élus un accès simplifié et sécurisé à l'ensemble du système d'information de la collectivité via un véritable bureau virtuel s'appuyant sur des solutions libres”, expose le le Syndicat intercommunal des technologies de l’information pour les villes (Sitiv). 

Constatant que les administrés se déplacent de moins en moins au guichet, et que les sites Web des collectivités ne sont pas toujours des plus limpides, le directeur de l’Agence landaise pour l’informatique, Renaud Lagrave, souhaite que les collectivités puissent déployer des chatbots pour “remplacer la relation de proximité” avec les usagers. “La mise en place d’un agent conversationnel (chatbot) s’avère complexe pour les collectivités de notre département qui n’ont pas les moyens financiers et le personnel formé pour le déploiement d’un tel outil”, poursuit-il.

Autre idée pour remettre du lien dans les démarches en ligne : le déploiement de bornes numériques nomades, inscrite dans le dispositif France Services. “Lors d'ateliers « Expériences usagers », force a été de constater les difficultés des usagers à trouver sur la Toile les offres de démarches dématérialisées des administrations dont ils avaient besoin”, explique Stéphanie Dagniau, la directrice de la relation aux usagers de la ville de Chambéry, qui veut ainsi pouvoir offrir un accompagnement de premier niveau, voire personnalisé si besoin, avec l’appui de médiateurs numériques. Le délégué général de l’association OpenDataFrance, Jean-Marie Bourgogne, souligne quant à lui l’importance d’accompagner les collectivités dans la publication de leurs données. Une mission que le rapport Bothorel sur la politique de la donnée voulait justement confier à l’ANCT. 

Passage à l’échelle

Du côté des services existants, en code ouvert, et qui gagneraient à être coportés par davantage de collectivités, l’on retrouve, justement, plusieurs projets répondant directement aux besoins exprimés dans la première catégorie.

L’association Déclic, qui fédère au niveau national les mutualisations informatiques de collectivités, cherche par exemple à déployer plus largement son bureau virtuel de l’agent, équipé d’une large palettes d’outils basés sur des logiciels libres. L’association Adico, dirigée par le président de Déclic, cherche, elle, des partenaires pour déployer plus largement son assistant conversationnel ou encore son “NumériScore”, un outil d’autoévaluation par la collectivité de son niveau de maturité numérique. Le service qui a toutefois réuni le plus de soutiens, et de loin (97) est proposé par l’Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales (Adullact). Il s’agit de la plate-forme de co-construction de projets IDQuart, basée sur le logiciel libre Decidim. Une “bonne base” pour tout ce qui touche aux aspects de participation citoyenne et de concertation de la plate-forme, qui gagnerait à intégrer des technologies 3D ou de réalité virtuelle et augmentée, afin de “projeter l’utilisateur dans l’environnement du projet”

Lancement des projets avant l’été

La consultation avait été lancée fin janvier après la présentation officielle du plan de relance numérique des collectivités locales. Une enveloppe de 88 millions d’euros leur est réservée, sur les 500 millions d’euros prévus pour la transformation numérique du secteur public. Mais “seulement” 30 millions d’euros seront mobilisés en réponse aux idées récoltées sur la plate-forme et 24 autres millions serviront à financer des projets plus spécifiques de dématérialisation des démarches, d’exploitation et d’ouverture des données, de déploiement de France Connect... Tandis que la dernière partie de l’enveloppe (34 millions d’euros) sera distribuée de manière déconcentrée par les préfets de région, en particulier pour financer des actions de formation, la mobilisation d’expertises, ou encore le développement de laboratoires territoriaux d’innovation publique.

Pour ce qui est de la consultation, les différentes propositions seront donc soumises pendant un mois au vote des collectivités, dès le 15 mars. L’ANCT sélectionnera ensuite une dizaine de services numériques pour qu’ils bénéficient d’un accompagnement, soit au développement, soit à la montée en puissance.

Les collectivités, pour celles qui le souhaitent, seront pour finir invitées à se positionner comme territoires d’expérimentation de ces services pour un lancement des projets lauréats attendu avant l’été.  

ACTEURS PUBLICS : article publie le vendredi 12 mars 2021 & EMILE MARZOLF

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