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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

QUALITE DE VIE AU TRAVAIL

19 Avril 2023 , Rédigé par FO Services Publics 51

Le télétravail génère un sentiment d’inégalité entre les agents

Afin d’aller au-delà du satisfecit individuel autour du télétravail, le collectif Sens du service public a réalisé, avec OpinionWay, un sondage sur les conséquences du télétravail sur les agents publics et les usagers. Il en ressort en premier lieu que la pratique reste minoritaire.

Le télétravail a connu un essor inédit depuis la crise sanitaire dans la plupart des administrations. Et autant dire que le chemin à parcourir était long. Rares étaient en effet celles et ceux qui télétravaillaient avant la pandémie de Covid-19. Selon les données publiées par l’Insee, seuls 0,7 % des agents travaillaient à distance dans la fonction publique de l’État en 2013 et cette proportion est montée à 3,6 % en 2021.

Rappelons également que, selon la Cour des comptes, qui a publié un rapport sur le sujet en novembre dernier, à terme, le télétravail pourrait concerner de l’ordre de 30 % des agents publics et représenter environ 10 % des jours de travail dans l’administration. Avant d’arriver à ces niveaux, force est de constater que cette nouvelle organisation du travail et les possibilités qu’elle offre aux agents, notamment en matière d’équilibre entre la vie personnelle et personnelle, est plébiscitée. Dans ce contexte, le collectif Sens du service public a voulu mesurer, à travers un sondage réalisé avec Opinionway, les conséquences du télétravail sur les agents publics et les usagers.

Télétravail impossible pour 60 % des agents

Il en ressort, en premier lieu, qu’aujourd’hui 6 agents de la fonction publique sur 10 n’ont pas la possibilité de télétravailler, principalement parce que leur poste ne le permet pas. Et la moitié de ceux qui ne peuvent pas télétravailler souhaiteraient le faire.

Pour autant, les trois quarts des agents ayant la possibilité de travailler à distance le font réellement et le plus souvent au rythme de 2 jours par semaine. A contrario, 25 % des agents ayant la possibilité de télétravailler ne le font pas, principalement parce qu’ils préfèrent se rendre au bureau.

Dans la fonction publique, peu d’économies d’énergie grâce au télétravail partiel

Parmi les autres grands enseignements mis en avant par le sondage, on retrient que 79 % des agents interrogés pensent que la semaine de 4 jours serait une bonne compensation pour ceux qui ne souhaitent pas télétravailler. L’enquête fait aussi ressortir une satisfaction élevée dans la pratique du télétravail. Les agents sont notamment nombreux à apprécier la réduction du temps de transports. Pour autant, un sentiment d’isolement est ressenti très fortement par les 25-34 ans, qui sont aussi ceux qui ont rencontré le plus de difficultés pour acheter des équipements informatiques spécifiques pour leur domicile.

Les résultats du sondage montrent également une augmentation des dépenses énergétiques, observée par plus de la moitié des agents en télétravail, et plus encore chez ceux ayant eu besoin de s’équiper en matériel informatique afin de travailler correctement depuis leur domicile. Pour autant, l’augmentation des dépenses énergétiques est relativement compensée par l’économie réalisée sur les frais de déplacement pour la majorité des télétravailleurs. Autre élément qui ne manquera pas d’interpeller les employeurs, le télétravail est une alternative aux arrêts maladie ou aux congés de garde d’enfant pour près d’un agent sur 2.

Amélioration de la performance au détriment
de la qualité du service public

On note aussi que les agents en télétravail perçoivent une amélioration de leur performance, davantage que les usagers. Ces derniers, également interrogés dans le cadre du sondage, se montrent largement moins positifs que les agents sur l’impact du télétravail dans la qualité des relations.

Agents et usagers s’accordent pourtant sur le fait que la dématérialisation tend à dégrader le service public rendu et qu’elle ajoute de la pression sur les personnels en contact avec le public.

L’enquête montre aussi le sentiment d’inégalité entre les agents que peut générer le télétravail. Beaucoup d’agents publics se sentent ainsi oubliés ou invisibles, leurs contraintes professionnelles les laissant en marge d’un grand mouvement de modernisation et de transformation qui touche, en réalité, essentiellement les postes de cadres et les agents travaillent dans des bureaux. “Nous craignons que le fait d’avoir des missions de terrain ou de première ligne soit, par contraste avec ces organisations, plus encore dévalorisé et défavorable à l’attractivité des métiers de proximité”, conclut le collectif Sens du service public.

acteurs publics : article publie le mercredi 5 avril 2023 & MARIE MALATERRE

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