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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

ELUS LOCAUX

7 Décembre 2023 , Rédigé par FO Services Publics 51

Les démissions de maires en hausse de 30 %, signe d’une “fatigue républicaine”

Selon une étude du Cevipof et de l’Association des maires de France, 1 300 maires ont démissionné depuis juin 2020, ce qui équivaut à un rythme de 450 démissions par an, contre 350 par an au cours de la précédente mandature.

Voilà des données qui ne manqueront pas d'être invoquées à l'occasion du 105e Congrès des maires, qui se tient du 21 au 23 novembre à Paris. Selon une étude publiée par le Cevipof de Sciences Po et l'Association des maires de France (AMF), le rythme des démissions de maires est en hausse de près de 30 %.

Le nombre de démissions s'établit en effet à 1 300 environ depuis les élections municipales de juin 2020, soit un rythme de 450 démissions par an, contre 350 par an au cours de la précédente mandature. “Il y a donc bel et bien une accélération du mouvement de démission”, explique le directeur du Cevipof, Martial Foucault, dans cette étude. Des démissions qui, selon ce chercheur, sont “révélatrices d'une fatigue républicaine”. 

Les causes de ces démissions sont multiples, développe Martial Foucault, et vont de la “difficulté à concilier une vie professionnelle et/ou personnelle avec celle de maire à l'impuissance d'action face à la complexification réglementaire et l'accumulation de dispositifs imparfaitement connus des maires”. Et ce “en particulier pour ceux ne disposant pas de ressources en ingénierie municipale”. 

Des citoyens “de plus en plus exigeants”

Dans son étude*, le Cevipof a interrogé les maires sur les “causes possibles du mouvement” de démissions qui les touche. Résultat : les relations avec des citoyens “de plus en plus exigeants”, les relations “de plus en plus complexes avec les services de l’État”, la difficile conciliation du mandat avec une vie personnelle et une vie professionnelle, ainsi que la montée des violences “ressortent clairement en tête des sujets pour lesquels des améliorations sont attendues”. À noter que 69 % des maires interrogés déclarent avoir déjà été victimes d'incivilités, soit 16 points de plus par rapport à 2020. 

Les maires ont également été interrogées sur les pistes pertinentes, selon eux, “pour éviter une crise de vocation”. Quatre mesures sont principalement citées par les édiles : l'augmentation des indemnités des élus locaux, l'augmentation de la compensation pour perte de revenus, le renforcement et l'élargissement de la dotation particulière pour les élus locaux, mais aussi la création d'un fonds financé par l’État “pour aider les communes à financer les dépenses relatives aux conditions d'exercice des mandats locaux”. 

acteurs publics : Article publie le lundi 20 novembre 2023 & BASTIEN SCORDIA

 

* Administrée en ligne par le Cevipof, l'enquête a été adressée à 33 322 maires. Le taux de réponses s’établit à 18 % (soit 5 980 réponses complètes de maires) et à 24 % si l’on tient compte des réponses incomplètes (soit 7 992 maires). Cette enquête a été réalisée en partenariat avec le ministère chargé des Collectivités territoriales et de la Ruralité.

 

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