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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

RESSOURCES HUMAINES

15 Février 2025 , Rédigé par FO Services Publics 51

François Bayrou veut réduire le nombre de fonctionnaires mais “pas immédiatement”

La diminution du nombre de fonctionnaires “ne peut pas se faire immédiatement”, estime le Premier ministre. Selon lui, une réforme doit toutefois être conduite “pour que les moyens de l’État aillent au bon endroit” et moins dans “tout ce qui est bureaucratie, paperasse”. François Bayrou souhaite notamment réduire les effectifs “dans l’organisation administrative de l’ensemble de l’État”.

Le gouvernement compte-t-il réduire le nombre de fonctionnaires ? Pas à court terme, mais à plus long terme, certainement. Interrogé lundi 27 janvier sur LCI sur les mesures d'économies possibles, le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé vouloir se pencher avec prudence sur la question des effectifs dans la fonction publique. Une annonce qui intervient alors que Bercy table désormais sur une hausse des effectifs au sein des ministères, contrairement aux ambitions initiales du gouvernement Barnier.

“Il est vital pour le pays d'avoir un budget”, a expliqué le chef du gouvernement, alors que les députés et les sénateurs se réuniront ce jeudi 30 janvier en commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de trouver un accord sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2025. “Mais cela ne veut pas dire qu'il faut s'arrêter là”, a ajouté François Bayrou en filant, comme lors de son arrivée à Matignon, la métaphore de l'“Himalaya” de difficultés auquel, selon lui, la France doit faire face.

“On ne peut pas le faire du jour au lendemain”

“Cette chaîne de montagne comporte plusieurs sommets de plus de 8 000 mètres, a-t-il développé. Donc il faut partir à l'assaut de tous ces sommets.” “Nous ne pouvons pas baisser les bras”, a-t-il ajouté en promettant, “une fois le budget adopté”, de “partir à l'assaut de tous les problèmes du pays”. Parmi ces problèmes, donc, selon lui, l'organisation administrative de la France. 

Le Premier ministre l'a concédé : la réduction du nombre de fonctionnaires “ne peut pas se faire immédiatement”. “On ne peut pas le faire du jour au lendemain, d'abord parce que les fonctionnaires ont un statut protégé par la loi qui empêche de les licencier du jour au lendemain – et d'une certaine manière, heureusement – et, ensuite, parce que notre pays a besoin de stabilité”, a-t-expliqué. 

Selon François Bayrou, l'organisation administrative doit toutefois “être repensée en profondeur”. Pointant des moyens de l'État actuellement “mal distribués”, il a ainsi jugé nécessaire de “conduire une réforme pour que les moyens aillent au bon endroit”. Ce qui ne serait donc le cas aujourd'hui selon lui : “Ils ne vont pas assez au terrain, ils vont dans tout ce qui est bureaucratie, paperasse”. 

L’“organisation administrative” dans le viseur 

Aussi le Premier ministre a-t-il promis d'examiner “en profondeur” ce que l'État, les collectivités et les “innombrables” agences font. Et c'est à partir de l'examen de leurs missions que la question de la réduction des effectifs se posera, a-t-il estimé. Pour François Bayrou, le nombre de fonctionnaires devra en effet sans doute diminuer, mais dans certains secteurs uniquement. Hors de question notamment pour le chef du gouvernement de toucher au nombre d'infirmières ou “d'aides-soignants au lit du malade” : “Évidemment, ce n'est pas là que l’on va réduire le nombre, mais dans l'organisation administrative de la santé, de l'école, quelquefois des collectivités, et de l'ensemble de l'État". 

Ce n'est pas la première fois que François Bayrou se montre prudent sur la question des effectifs de la fonction publique. Par le passé, le président du MoDem a eu l'occasion de critiquer ouvertement la politique et les ambitions du président de la République, Emmanuel Macron, en matière de fonction publique.

 Au cours du premier quinquennat, le maire de Pau avait ainsi désapprouvé l'objectif fixé par le chef de l'État de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique. Cette ambition présidentielle avait néanmoins été abandonnée à la suite de la crise des “gilets jaunes”, qui avait fait ressortir un criant besoin de renforcement des services publics sur le terrain. 

Cette logique “arithmétique n'a aucun sens”, avait ainsi critiqué François Bayrou en janvier 2019 sur France Inter. “La question du nombre a pollué depuis des décennies la réflexion sur l'action publique”, avait-il développé, avant d'ajouter que la question n’était “pas tant (celle) des moyens”, tout en concédant le besoin de faire des économies. “Par exemple, je pense qu'on a le devoir d'inventer une présence de l'État dans des chefs-lieux de canton aujourd'hui abandonnés, mais on n'est pas obligés d'avoir toutes les administrations qui ont chacune un bureau l'un à côté de l'autre”, avait souligné celui qui était à l'époque ministre de la Justice. 

acteurs publics : article publie le mardi 28 janvier 2025 & Bastien Scordia

Le “maquis” des agences de nouveau ciblé par François Bayrou 
Comme lors de sa déclaration de politique générale (DPG), le Premier ministre a de nouveau pointé du doigt le nombre excessif d'agences de l'État. “Personne ne sait exactement comment elles sont organisées et comment elles sont contrôlées”, a-t-il indiqué. François Bayrou dit toutefois comprendre le mouvement d'agencification de ces dernières décennies. “On a voulu trouver plus de souplesse que dans l'organisation hiérarchisée de l'État, a-t-il estimé. On a voulu que l'on puisse recruter plus facilement et peut-être licencier plus facilement pour que cela marche mieux.” “Mais, a-t-il ajouté, comme toujours, la bureaucratie s'est introduite là-dedans.” Ce “monstre” doit-il désormais “maigrir” ? a ensuite interrogé le journaliste de LCI. “Oui, nécessairement, a répondu François Bayrou. Il faut que ces agences soient organisées de manière différente. Elles coûtent de plus en plus cher. Certaines sont très utiles et très puissantes, mais tout cela doit être réinterrogé.” À ce propos, le Premier ministre s’est engagé à “faire en sorte” que ce “maquis” soit “élucidé”, en lien avec le Parlement. Des propositions pourraient notamment émerger du Sénat, où la majorité de droite s'apprête justement à lancer une commission d'enquête sur le coût et le fonctionnement des agences de l'État. 

 

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