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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

REFORME FONCTION PUBLIQUE

7 Mai 2019 , Rédigé par FO Services Publics 51

Le plan du gouvernement pour renforcer

l’attractivité de la fonction publique

 

Meilleure anticipation de l’évolution des métiers et des compétences, renforcement de la communication et professionnalisation de la fonction “recrutement” pour attirer les meilleurs profils… Devant les représentants du personnel et des employeurs, mercredi 17 avril, le secrétaire d'État Olivier Dussopt a présenté les mesures qu’il envisage pour renforcer l’attractivité des métiers de la fonction publique.

Promis par le gouvernement en début d’année dernière, le chantier de l’attractivité des métiers et des concours de la fonction publique est enfin lancé. Mercredi 17 avril, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt, a ouvert la concertation sur ce sujet avec un groupe de travail spécifiquement consacré à l’attractivité des métiers de la fonction publique.

Une deuxième réunion, axée sur l’adaptation des modes de recrutement par concours, se tiendra le 21 mai, avant une conclusion des travaux au deuxième semestre. Ils doivent notamment permettre d’alimenter le chantier réglementaire d’application du projet de loi de réforme de la fonction publique, dont l’examen débutera en mai à l’Assemblée nationale.

Comme l’explique le document support à la réunion, réalisé par la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et qu’Acteurs publics a pu consulter, cette concertation vise à “identifier les leviers d’attractivité” permettant de “répondre aux besoins des administrations sur les métiers et territoires en tension”, d’“intégrer l’approche par les compétences dans les politiques de recrutement et d’attirer les profils présentant les aptitudes et les compétences recherchées”, de “renforcer la diversité des profils accueillis au sein de la fonction publique” et de “maintenir l’attractivité et l’efficacité du recrutement par concours”.  

État des lieux

Dans le détail, le groupe de travail du 17 avril fut notamment l’occasion pour la DGAFP, les représentants du personnel et des employeurs de revenir sur l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de décembre dernier sur l’évolution des métiers de la fonction publique. Réalisé sur demande du Premier ministre, cet avis [cliquez ici pour le consulter] était assorti de 19 préconisations visant à développer la vision prospective de l’évolution des métiers en intégrant notamment une dimension territoriale, à former les personnels tout au long de leur vie, à développer et encourager “toutes” les mobilités et à renforcer la fonction RH. 

À cette occasion, un état des lieux de l’attractivité actuelle de la fonction publique a également été présenté par la DGAFP. L’occasion notamment pour cette direction de revenir sur la dernière édition de son rapport annuel sur l’état de la fonction publique, et en particulier sur le focus effectué sur les raisons de la participation ou non des jeunes aux concours de la fonction publique. Parmi les raisons de non-participation avancées : l’absence d’intérêt pour le service public, la sélectivité des concours et les difficultés pour les réussir ou encore un déficit d’information [cliquez ici pour consulter notre article sur le sujet]. 

Ce groupe de travail fut aussi l’occasion pour la DGAFP d’exposer une série de constats établis par les employeurs des 3 versants dans le cadre de travaux interservices. Dans le désordre, ces employeurs mettent en avant un “manque d’attractivité” de certains bassins d’emplois régionaux (Île-de-France, Grand Est, Nord-Picardie) et dans les départements ruraux, des “difficultés” de recrutement sur certaines filières et métiers (numérique et systèmes d’information et de communication, filière technique, filière infirmière, rééducation et médico-technique) et un “manque de visibilité” des métiers de de la fonction publique et de “lisibilité” des procédures de recrutement. Sont aussi pointées du doigt la trop grande homogénéité et la faible diversification des viviers de recrutement, l’“inadéquation des profils à certains emplois”, mais également les “modalités d’affectation, notamment géographique, à l’issue des concours conduisant à une déperdition de candidats et à un fort turn-over”.

Anticiper l’évolution des métiers et compétences

Face à l’ensemble de ces constats, quels sont donc les “nouveaux leviers” envisagés par le gouvernement pour renforcer l’attractivité des métiers de la fonction publique ? Quatre axes sont avancés dans le document support au groupe de travail de ce 17 avril.

Premièrement, une meilleure anticipation de l’évolution des métiers et des compétences. Pour y parvenir, l’exécutif propose de mettre en place les “outils” permettant d’identifier les métiers et les compétences “rares, stratégiques, en tension ou en saturation”. 

En interne, il s’agira d’identifier et de gérer les compétences détenues par les agents en poste “en constituant des viviers de compétences”, mais aussi de favoriser la mobilité fonctionnelle en établissant des cartographies des “aires de proximité entre les différents métiers”. En externe, il s’agira “de mieux suivre les viviers de candidats”.

En ce sens, le gouvernement propose aussi d’“améliorer le dialogue social” sur ces enjeux. Objectif : structurer des politiques de recrutement et d’accompagnement des parcours professionnels articulant besoins des employeurs et projets individuels d’évolution. Il compte aussi sur l’élaboration des futures lignes directrices de gestion (prévues par le projet de loi de réforme de la fonction publique) pour établir des orientations RH en matière de mobilité et de promotion “permettant de renforcer l’attractivité des territoires et métiers en tension”.

Valorisation de la fonction publique 

Deuxième levier envisagé : le renforcement de la communication sur les métiers de la fonction publique “pour recruter les meilleurs profils”. Est ainsi proposé de renforcer la communication sur les concours et les métiers, de donner davantage de “visibilité” sur les parcours professionnels “possibles” et les compétences “pouvant être développées”, mais aussi de renforcer la “marque employeur État ou fonction publique, en externe comme en interne” afin de rappeler ses valeurs, de souligner ses enjeux et de valoriser l’appartenance au service public.

Le développement des politiques d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants ou encore la professionnalisation de la “fonction recrutement”, “pour identifier et attirer les candidats répondant aux besoins métier”, sont aussi avancées, tout comme la mise en œuvre de concours nationaux à affectation locale au sein de l’État.

Les deux autres leviers identifiés concernent pour leur part le renforcement des partenariats de la fonction publique avec les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le service public de l’emploi d’une part, et le développement de l’apprentissage dans la fonction publique, en particulier sur les métiers en tension d’autre part. Un développement des dispositifs de pré-recrutement des apprentis est aussi envisagé. Pour l’année 2018-2019, 8 323 apprentis sont recensés dans la fonction publique de l’État.

ACTEURS PUBLICS : ARTICLE PUBLIE LE MERCREDI 17 AVRIL 2019 & BASTIEN SCORDIA

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