Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

ETAT – COLLECTIVITES

12 Octobre 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

Catherine Vautrin promet un “nouveau chapitre” des relations État-collectivités

À l’occasion du congrès des régions, sa première intervention devant les élus locaux, jeudi 26 septembre, la nouvelle ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation a promis d’ouvrir un “nouveau chapitre de la relation avec les collectivités”. Elle a aussi appelé à ne pas opposer les finances de l’État et les finances locales. Mais, a-t-elle prévenu, “c’est ensemble que nous devons travailler au redressement des finances publiques”.

La ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, Catherine Vautrin, s’exprime lors du congrès annuel de Régions de France, le 26 septembre 2024.

“N'ayez pas peur des territoires et de notre capacité d’action”, a lancé le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, (Paca), Renaud Muselier, à l'adresse de Catherine Vautrin. Pour sa première intervention devant les élus locaux, ce jeudi 26 septembre à Strasbourg au Congrès des régions, la nouvelle ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation se savait particulièrement attendue. Et ce d'autant plus depuis la création de son “super ministère” des territoires et la présence de nombreux élus locaux dans le gouvernement Barnier, ce qui n'est pas sans susciter beaucoup d'espoirs au sein des collectivités. 

“L'heure n'est pas encore aux annonces”, a toutefois prévenu Catherine Vautrin en renvoyant à la déclaration de politique générale que le nouveau Premier ministre Michel Barnier prononcera ce mardi 1er octobre et dans laquelle il détaillera ses priorités, notamment pour les territoires. Après les relations particulièrement difficiles de ces dernières années entre l’État et les collectivités, la nouvelle ministre a toutefois joué la carte de l'apaisement et cherché à donner de nouveaux gages à la sphère locale. 

“La méthode que je souhaite construire, c'est celle de l'écoute et de la proximité. Je m'engage à ouvrir les voies pour un dialogue de confiance pour vous redonner du pouvoir d'agir”, a-t-elle ainsi promis devant les élus régionaux tout en disant vouloir ouvrir un “nouveau chapitre de la relation avec les collectivités”. Reste encore à relever ce défi de la restauration des relations État-collectivités. 

“Passer d’un État tuteur à un État partenaire”

“Fini le temps des rapports, maintenant il faut passer aux actes”, a réclamé le président LR du Sénat, Gérard Larcher, en allusion aux rapports Woerth et Ravignon, remis au premier semestre, tout en se réjouissant de voir figurer le mot “décentralisation” dans l'intitulé ministériel de Catherine Vautrin. Et ce alors que le «nouvel acte de décentralisation” initialement promis par Emmanuel Macron se fait toujours attendre.

Comme pour le président de la Chambre haute, les attentes sont en effet très fortes chez les présidents de région. “La France a besoin de moins d’État et de davantage de pouvoirs locaux”, a ainsi déclaré la présidente de Régions de France (ex-ARF), Carole Delga, en appelant le gouvernement Barnier à former un “pacte” et un “pack” de “confiance et d'action conjointe”. “Le centralisme est un modèle humiliant, déresponsabilisant et cher”, a abondé le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, selon qui l’État “surproduit des normes pour garder le pouvoir”.

La décentralisation, “ça marche”, a renchéri Franck Leroy, le président de la région Grand Est. Mais, a-t-il ajouté, “nous pouvons faire mieux par un dialogue permanent et constructif avec l’État et par la confiance”. “Il est temps de passer d'un État tuteur à un État partenaire”, a-t-il ensuite exhorté à l'adresse de Catherine Vautrin. Si la nouvelle ministre leur a donc bien tendu une nouvelle fois la main, elle a concédé qu'il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir afin de restaurer ces relations État-collectivités : “de là à dire que nous allons passer de l’État tutelle à l’État partenaire, il y a évidemment un énorme travail”.

Paroles apaisantes…

“Je partage la passion des territoires mais qui dit présence de cœur ne dit pas que cela doit exclure la raison”, a développé cette élue locale en abordant la question sensible des finances locales, récemment pointées du doigt par Bercy dans le creusement du déficit. Une mise en cause une nouvelle fois critiquée par les élus locaux à l’occasion du congrès des régions. “On n'aime pas Bercy dans ce qu'ils ont dit”, a ainsi tiqué Renaud Muselier, quand Carole Delga dénonce une “malhonnêteté intellectuelle” de la part des désormais ex-ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave. Et la présidente de Régions de France de rejeter la faute sur la sphère étatique : “92 % de la dette relève de l’État”, a-t-elle affirmé. 

Dans leur contre-offensive, les régions semblent avoir trouvé une alliée de taille en la personne de Catherine Vautrin. “Je sais combien les élus locaux sont avant tout animés d'un souci exemplaire de la bonne gestion des deniers publics, a-t-elle assuré sous les applaudissements. Ce sont d'excellents gestionnaires, ce sont des investisseurs, ils participent tous à la croissance de notre pays et au développement de nos territoires.” À ce propos, la ministre a notamment refusé d'“opposer les finances de l’État et celles des collectivités” : “le contribuable attend mieux de nous que ces chiffons rouges qui ne sont pas constructifs”. Une réponse indirecte à Bruno Le Maire, son ex-collègue au gouvernement Attal.  

… et appel à la responsabilité collective

Tout en se disant consciente des difficultés financières des régions et de l'ensemble des collectivités, Catherine Vautrin a aussi prévenu que la sphère locale devrait être associée à l'effort de redressement des finances publiques au vu du creusement déficit. “Cette question fait appel à notre responsabilité collective, c'est une question de responsabilité mutuelle”, a-t-elle affirmé avant d'ajouter : “l'intérêt supérieur de la Nation nous oblige à la solidarité, c'est un enjeu de notre souveraineté. Les efforts seront importants et nous devrons tous y prendre notre juste part”.

Les collectivités sont prévenues. “Mais pour qu'elle soit juste, cette part doit être discutée sereinement et en responsabilité en tenant compte des spécificités et des contraintes de chaque collectivité”, a estimé la nouvelle ministre qui, au sein du gouvernement Barnier, a désormais la lourde tâche de convaincre les collectivités de participer au redressement des finances publiques.  

La ministre promet que le rapport Ravignon sera repris 
Rendu en mai dernier au gouvernement Attal, le rapport de Boris Ravignon sur le coût du millefeuille administratif, de l’enchevêtrement des compétences État-collectivités et des normes “ne servira pas à maintenir l’équilibre de nos étagères”, a promis Catherine Vautrin. “Il aura vocation à devenir réalité”, a ajouté la ministre. Pour rappel, la mission confiée au maire de Charleville-Mézières avait été lancée fin 2023 et devait initialement être portée par un binôme, formé de Boris Ravignon et… Catherine Vautrin. Cette dernière n’avait finalement pas pu y participer, en raison de sa nomination, début 2024, au sein du gouvernement Attal comme ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. 

ACTEURS PUBLICS : article publie le vendredi 27 septembre 2024 & Bastien Scordia

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article