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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

EXECUTIF

19 Octobre 2024 , Rédigé par FO Services Publics 51

Mutualisations, “chasse aux doublons”, simplification… Les annonces de Michel Barnier

Lors de sa déclaration de politique générale (DPG), ce mardi 1er octobre, le Premier ministre, Michel Barnier, a mis en avant la nécessité d’en finir avec “l’argent magique” et de réduire la dépense publique. Il a mis l’accent sur l’efficacité et l’évaluation de l’action publique, mais aussi sur sa simplification au niveau local. Passage en revue de ces annonces qui doivent encore être précisées.

Le Premier ministre, Michel Barnier, prononce sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le 1er octobre 2024.

C'était le discours de vérité de Michel Barnier. Lors de sa déclaration de politique générale, ce mardi 1er octobre à l'Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre a détaillé la feuille de route de son gouvernement. Et le locataire de Matignon a prévenu d'entrée : “Nous sommes collectivement sur une ligne de crête.” Passage en revue de ses annonces, dont certaines sont restées peu précises. 
En finir avec “l’argent magique”

La dette financière “colossale” de la France est “une véritable épée de Damoclès”, a alerté Michel Barnier, en insistant sur la nécessité d'“alléger le fardeau et de retrouver des marges de manœuvre budgétaires”. Le Premier ministre souhaite ramener le déficit à 5 % en 2025 et sous les 3 % en 2029. Pour y parvenir, il a de nouveau plaidé en faveur d'une réduction des dépenses. “En 2025, les deux tiers de l'effort de redressement viendront de la réduction des dépenses, a expliqué Michel Barnier. Réduire, c'est renoncer à l'argent magique, à l'illusion du tout-gratuit, à l'intention de tout subventionner.” Ce choix, a-t-il complété, se fera “en responsabilité” avec les collectivités territoriales, “pas contre elles ni sans elles, mais en trouvant ensemble la juste part que chacun doit prendre à l'effort collectif”. 

Une manière pour le gouvernement de confirmer que les collectivités seront mises à contribution dans la réduction des dépenses publiques. Reste encore à savoir de quelle manière.  

Accent mis sur l’efficacité et la “chasse aux doublons”. 

C'est le "second remède" évoqué par le Premier ministre pour réduire la dépense publique. “Nous sommes les champions de la dépense publique mais pour quels résultats ? a interrogé Michel Barnier. Est-il normal que le coût de l'éducation d'un élève français soit supérieur à celui de nos voisins alors que nos professeurs sont souvent moins bien payés ? Est-il acceptable que les services de l’État louent à prix d'or des locaux au cœur de Paris quand un déménagement dans des départements limitrophes permettrait de faire des économies et de participer à la rénovation urbaine ?” Selon le chef du gouvernement, les Français ont “trop souvent l'impression de ne pas en avoir pour leurs impôts”. À ce propos, Michel Barnier a notamment promis de faire la “chasse aux doublons”, aux "inefficacités", aux "fraudes", aux "abus du système" et aux "rentes injustement justifiées". Mais, a-t-il ajouté, "s'il y a urgence à redresser la barre", "une bonne politique budgétaire se conduit aussi dans la durée". En ce sens, Michel Barnier souhaite qu'un "effort de productivité" soit engagé dans les ministères et les opérateurs. Un effort "contractualisé en responsabilisant chacun des directeurs d'administration centrale", a-t-il précisé. 

La simplification comme leitmotiv.

“Tous les progrès ne passent pas par la loi, a déclaré Michel Barnier. Bien des améliorations peuvent être mises en place par des mesures de mutualisation, de simplification et de déconcentration.” Après avoir cité le cas des maisons France services, le Premier ministre a notamment insisté sur la nécessité d'expérimenter au niveau local et de donner “de la flexibilité” aux préfets. Une instruction va ainsi prochainement leur être adressée pour leur permettre de “déroger davantage au cadre national à chaque fois que ce sera utile”. Michel Barnier remet ainsi sur la table le sujet du pouvoir de dérogation aux normes des préfets, qui est amené à monter en puissance.

Au niveau local, le Premier ministre a également annoncé un passage en revue des “projets ou actions locales (qui) sont empêchés en raison de la complexité de la réglementation” afin de les débloquer. Il a ce titre indiqué avoir demandé aux membres de son gouvernement de “limiter au strict minimum les nouvelles normes”. Le tout sous la coordination du nouveau ministre de la Fonction publique, de la Transformation et de la Simplification de l’action publique, Guillaume Kasbarian. 

Mutualisation d’agences et d’opérateurs. 

“Nous ne pourrons pas dépenser plus, nous dépenserons mieux”, a indiqué Michel Barnier en promettant de “développer partout une culture de l'évaluation”. Il a ainsi annoncé sa volonté de mutualiser et de regrouper les agences et opérateurs de l’État “qui ont des objectifs communs”, tels que Business France et Atout France. Il souhaite aussi “conserver” et “reconstruire” une “vraie capacité de prospective” en fusionnant France Stratégie et le Haut-Commissariat au plan, dirigé par le patron du MoDem, François Bayrou. “Il y a dans les services de l’État de l'intelligence et de l'expertise qui peuvent être utilisées et mieux utilisées sans avoir recours à des cabinets de conseil privés”, a ajouté Michel Barnier

Une nouvelle étape de décentralisation ? 

Lors de son discours, Michel Barnier a insisté sur la nécessité de “l'écoute”, “du dialogue” et de la “contractualisation” avec les collectivités territoriales. “Elles font la preuve de leur courage et de leur engagement et je me fais une très haute idée du rôle de ces collectivités”, a affirmé le Premier ministre en disant vouloir “bâtir un nouveau contrat de responsabilité entre l’État et les collectivités”. “Nous respecterons leurs compétences et nous regarderons les possibilités de les augmenter, de les renforcer”, a promis le chef du gouvernement. Reste à savoir si ces déclarations signifieront la concrétisation de la nouvelle étape de décentralisation promise à maintes reprises par Emmanuel Macron, mais qui n'a encore jamais abouti. 

ACTEURS PUBLICS : article publie le mardi 01 octobre 2024 & Bastien Scordia

 

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