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Syndicat Force Ouvrière des Services Publics de la Marne

TRANSITION ECOLOGIQUE

3 Mars 2025 , Rédigé par FO Services Publics 51

La Caisse des dépôts développe un outil pour mesurer l’impact numérique de ses agents et les sensibiliser

Pour passer de la sensibilisation à la responsabilisation en matière de numérique durable, la Caisse des dépôts développe un nouveau logiciel. Il permettra aux agents d’avoir un retour sur leur consommation informatique quotidienne afin qu’ils puissent faire le lien entre leurs pratiques au travail et leurs émissions.

Comme nombre d’organisations publiques, la Caisse des dépôts est confrontée à un paradoxe : alors qu’elle s’est fixée une feuille de route exigeante en matière de transition écologique, le groupe a en parallèle des besoins numériques croissants. Les enjeux de cybersécurité et d’intelligence artificielle sont plus présents que jamais, tout comme ceux liés à l’impact écologique de ces nouveaux outils numériques.

IA, “data centers”… Les services numériques publics au défi de la transition écologique

"L’enjeu est de réussir à sortir de ces injonctions contradictoires pour piloter une trajectoire, explique Catherine Mayenobe, chargée du pilotage de la transformation opérationnelle de la Caisse des dépôts. Nous avons un contrepoint stratégique : certes le numérique est consommateur et émissif, mais il représente aussi la capacité de mobilisation de la data pour transformer le pays". Le groupe revendique ainsi des solutions sobres sur le plan numérique et souveraines sur le plan technologique.

Vers une "transformation culturelle"

Une démarche de labellisation numérique responsable est à l’œuvre au sein de la CDC informatique, afin d’"illustrer ce souci de cohérence", explique Catherine Mayenobe. Le groupe souhaitait ainsi vérifier, et surtout valoriser le fait que ses modèles opérationnels et ses activités soient bien cohérents avec ses engagements sur le plan environnemental.

La Caisse des dépôts a déjà déployé cette initiative dans d’autres domaines : à titre d’exemple, la CDC Informatique est labellisée au titre de sa capacité à héberger des données de santé. Elle est par ailleurs en train de tenter d’obtenir la norme AFNOR, qui assurerait que ses actions de cybersécurité respectent une politique sociale en faveur de la mixité.

Un référentiel pour identifier et valoriser les compétences “numérique durable” des agents

Sur le plan environnemental, le groupe s’est fixé l'objectif d’atteindre le niveau 2 du label "Numérique Responsable", le plus élevé. Jusqu’ici la labellisation du groupe concernait le périmètre des opérations informatiques, soit les différents outils et data centers. "Nous sommes en train de l’élargir à l’ensemble des équipes qui travaillent sur l’informatique, soit 1 500 personnes", détaille Catherine Mayenobe. Derrière le label, l'ambition est de conduire une véritable "transformation culturelle""Cela représente un changement très profond de la façon dont nous travaillons sur les systèmes d’information", poursuit la responsable. Concrètement, après l'aspect technique, l'enjeu est désormais de miser sur la pédagogie, pour transformer la manière dont les usagers mobilisent les outils numériques.

Plan de progrès

Pour Abdelfattah Bekkali, chef de projets "Numérique responsable et prévention des risques" au sein de la CDC Informatique, la force du label est de reposer sur un plan de progrès. "Nous nous engageons sur les trois prochaines années à être meilleurs, à travers un plan qui se décline de façon très concrète au sein des différents métiers", explique-t-il. Par exemple, afin de lutter contre l’obsolescence, il implique de travailler à intégrer l’écoconception dans l’ensemble des process des services numériques.

"C’est à la fois une révolution et une nouvelle frontière, estime Catherine Mayenobe. Nous travaillons sur le numérique écoresponsable en écosystème, avec tout un volet recherche car le sujet n’est pas complètement bordé sur le plan méthodologique". "C’est un périmètre en évolution, on est un peu en work in progress, abonde Abdelfattah Bekkali. On essaie de réaliser des retours d’expérience pour en faire bénéficier l’écosystème au sens large, dans une logique de partage transversal, au-delà de l’entité Caisse des dépôts"

Transmission personnalisée des impacts

Plusieurs expérimentations accompagnent cette démarche plus globale. À titre d’exemple, la Caisse des dépôts avait lancé un projet informatique qui consistait à mettre en place un système d’étiquette pour les différents outils, à l’image de ce qui existe aujourd’hui pour noter les appareils électroménagers. "La méthode n’était pas complètement robuste, mais toutes les discussions que nous avons eues autour de ce projet ont nourri nos réflexions", explique celle qui gère notamment le déploiement des nouveaux outils data et IA.

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Réflexions qui ont notamment mené à la prochaine initiative en date : le projet "Colibri". Il inclut "tout un volet de pédagogie vis-à-vis des collaborateurs", explique Catherine Mayenobe. Ceux-ci vont être invités à privilégier l’utilisation des messageries instantanées pour éviter le stockage et revoir leur usage de l’éclairage. Avec la filiale de la Poste Docaposte, la Caisse des dépôts est en train de développer une solution afin que l’ensemble des agents obtiennent un retour de l’impact sur les émissions carbone de leur consommation information. "L’objectif est qu’ils fassent le lien entre leurs pratiques, l’utilisation des outils et leurs émissions, explique la responsable. C’est un début de ce que j’aimerais faire un jour : qu’on parvienne à réaliser le bilan de nos émissions de CO2 en matière numérique, tout comme on arrive à le faire aujourd’hui pour nos déplacements".

"Cela fait 10 ans qu’on communique sur les écogestes. Avec ce projet, nous impliquons directement les agents, explique Abdelfattah Bekkali. À travers la transmission de résultats personnalisés, les équipes de la Caisse des dépôts espèrent ainsi responsabiliser les agents. "Ils pourront se challenger eux-mêmes et entre eux, on passe de la communication à la responsabilisation", poursuit le chef de projet. L’objectif est double : mobiliser les agents, mais aussi quantifier les usages afin d’identifier les mauvaises pratiques et promouvoir les bonnes.

ACTEURS PUBLICS : article publie le vendredi 7 février 2025 & Philippine Ramognino

 

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